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COP15 : un « accord de Paris sur la biodiversité » pour contrer un déclin sans précédent
Radio-Canada
Le sommet de la Convention sur la diversité biologique, que Montréal accueillera en décembre, veut s'inscrire comme un événement majeur dans la lutte contre le déclin de la biodiversité. Plusieurs s'attendent à ce qu'on y signe l’équivalent pour la biodiversité de l’Accord de Paris sur le climat, en vertu duquel les pays ont pris l'engagement phare de limiter le réchauffement planétaire.
La COP15 devait initialement avoir lieu à Kunming, en Chine, où une première rencontre s'était tenue en mode virtuel à l'automne 2021. Les risques liés à la crise sanitaire ont toutefois forcé le pays hôte à déplacer le sommet à Montréal, où siège la Convention sur la diversité biologique (CDB). La Chine en assure néanmoins la présidence.
Pour mettre un terme à la perte de la biodiversité, les pays ont au préalable établi une série d'objectifs à mettre en œuvre pour la prochaine décennie, qui doivent se retrouver dans le Cadre mondial de la biodiversité pour l'après-2020. À l’issue de la COP15, ce plan, qui énonce des cibles à l'horizon 2030 dans le but d’harmoniser nos modes de vie avec la nature d’ici 2050, doit être adopté.
La précédente stratégie s'échelonnait de 2011 à 2020. Aucune des 20 cibles qu'elle contenait – appelées « les Objectifs d'Aichi » – n'a été pleinement atteinte, selon un rapport du secrétariat de la CBD.
Malgré l'augmentation des aires protégées, la destruction d'habitats naturels se poursuit, un nombre important d'espèces continuent de se rapprocher de l'extinction et les États persistent à octroyer des subventions jugées néfastes pour l'environnement.
En amont de la COP15, des discussions auxquelles ont pris part des représentants des pays membres de la CBD à Nairobi n'ont pas permis de dénouer l'impasse sur certains points-clé de la stratégie à adopter. Tout comme ce fut le cas à la COP27, la question du financement s'annonce ardue. Une coalition de pays en développement demandent aux pays riches de fournir 700 milliards $ US par an dès 2030 pour soutenir les mesures favorisant la biodiversité.
Pour mieux comprendre ce qui sera débattu à la COP15, Radio-Canada a rencontré la secrétaire de direction de la CDB, Elizabeth Murama Mrema, responsable de cette 15e Conférence des parties (COP15).
La biodiversité continue son déclin à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité en raison, notamment, de l'accélération des changements climatiques. Ceux-ci ont des conséquences dramatiques sur la température, les cycles de précipitations et l'introduction d'espèces nuisibles dans de nombreuses régions du monde, ce qui affecte inévitablement le sol, la santé et la diversité des cultures, qui sont fondamentales pour contrer l’insécurité alimentaire.
Plusieurs facteurs contribuent en outre à cette inquiétante réalité : la déforestation, la conversion des terres, la pollution de toute sorte, les pratiques agricoles nocives et les espèces envahissantes, pour ne nommer que ceux-là.