
Controverse sur une émission avortée sur Dédé Fortin
Métro
ICI Musique vient d’annuler in extremis une émission spéciale en hommage à Dédé Fortin qui devait être diffusée ce soir. L’émission devait dévoiler pour la première fois depuis sa mort des textes inédits de l’artiste retrouvés dans son ordinateur personnel. Des questionnements sur «la paternité» des chansons qui devaient être diffusées ce soir ont poussé la chaîne de radio à en reporter la diffusion.
André « Dédé » Fortin, chanteur du groupe culte des années 1990 Les Colocs, s’est enlevé la vie le 8 avril 2000. C’est avec l’accord de sa famille que ces nouveaux textes devaient être diffusés et réinterprétés par une dizaine d’artistes.
«Ce sont des textes de chansons qui ont été trouvés sur l’ordinateur portable de Dédé après sa mort. Les textes ont été vérifiés par des experts et on a toutes les bonnes raisons de penser que ce sont des textes signés Dédé Fortin, qui datent probablement du début des Colocs», mentionnait François Lemay à Catherine Richer, chroniqueuse culturelle au 15-18 de Radio-Canada. François Lemay devait animer l’émission spéciale de ce soir.
Contacté par le journal Métro avant que l’événement soit annulé, Michael Sawatzky, le guitariste principal de la formation Les Colocs et aussi co-auteur de plusieurs des plus grands succès du groupe, questionne lui aussi l’origine des textes.
En plus de contester l’origine des textes, Michael Sawatzky se demande aussi ce qu’aurait pensé Dédé Fortin de cette initiative. «Dédé n’aurait jamais voulu que ses textes soient partagés comme ça. Il cultivait un rapport très intime avec son écriture. Son cahier était comme son jardin secret, il ne le montrait jamais à personne.»
Michael pense que si ces textes ne se retrouvent pas dans une chanson, c’est que Dédé ne le voulait tout simplement pas.
«Il n’aimait pas partager ses textes. Souvent, on jammait d’abord avec les instruments et les paroles arrivaient plus tard, une fois que le processus créatif musical était déjà entamé. Il n’aurait pas voulu que ça sorte comme ça, surtout pas 30 ans plus tard!»