Construire une usine ou protéger la terre? Le choix difficile des villes du Québec
Radio-Canada
L’implantation d’un abattoir de poulets par la coopérative Exceldor dans la zone agricole de Saint-Hyacinthe a suscité la grogne des agriculteurs. En pleine campagne électorale, quelles sont les promesses des candidats à la mairie? Quelles sont les pistes de solution pour ne pas répéter le même scénario?
Les élections municipales constituent un bon moment pour faire connaître ses attentes envers celui ou celle qui occupera la mairie.
À une dizaine de kilomètres de Saint-Hyacinthe, au milieu de serres humides où poussent des milliers de cactus, se tient le président de l'Union des producteurs agricoles de la Vallée maskoutaine, André Mousseau. De sa voix grave, l'homme à la barbe blanche, propriétaire de l'entreprise le Cactus fleuri, est clair : il réclame de l'écoute.
Je m'attends à ce que les candidats soient en 2021, qu'ils comprennent les enjeux dans lesquels on vit, l'importance de l'agriculture, et qu'ils écoutent davantage les agriculteurs. On occupe quand même une grande partie du territoire, lance-t-il.
André Mousseau veut tout d'abord que les agriculteurs soient consultés lorsque la Ville répare les routes. Il demande aussi un taux de taxation qui n'augmente pas autant que la valeur de leurs terres. Et il souhaite que les élus disent non à ceux qui voudraient sacrifier les terres agricoles pour y construire une usine.
Récemment, la coopérative Exceldor a obtenu le feu vert pour construire un abattoir de poulets sur des terres agricoles à Saint-Hyacinthe. Au départ, elle demandait une vingtaine d'hectares, soit l’équivalent d’une quarantaine de terrains de football, mais après deux refus, la Commission de protection du territoire agricole du Québec a cédé pour dix hectares.
Il faut savoir que le projet représente des investissements d’environ 200 millions de dollars et la création de 600 emplois. Mais ce n'est pas une raison valable, juge le représentant syndical.