Conflit territorial : une promesse de François Legault inquiète à Wendake
Radio-Canada
Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a promis mardi de conclure un traité « historique » avec les Innus d'ici six mois s'il est de nouveau porté au pouvoir. Le signal inquiète à Wendake, où les Hurons-Wendat contestent les revendications territoriales innues.
La promesse en question suppose une reconnaissance du Nitassinan, territoire traditionnel des communautés de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean, ainsi que d'Essipit et de Nutashkuan, sur la Côte-Nord.
Ensemble, ces trois Premières Nations rassemblent près de 12 000 Innus et forment le regroupement Petapan dans le cadre de la négociation d'un traité avec Québec.
En 2004, ces communautés ont adopté l'Entente de principe d'ordre général avec les gouvernements provincial et fédéral. Base de la présente négociation, elle incluait ce qui a été appelé la portion sud-ouest du territoire traditionnel innu.
Cet ajout chevauche cependant le Nionwentsïo, territoire revendiqué par les Hurons-Wendat. La portion sud-ouest couvre une très large superficie au nord du fleuve Saint-Laurent, incluant la ville de Québec, une partie de la réserve faunique des Laurentides et même Wendake, siège de la Nation huronne-wendat.
La promesse du premier ministre sortant arrive au moment où le conflit territorial entre la Nation huronne-wendat et les Innus de Mashteuiatsh a repris de la vigueur cet été. Les premiers dénoncent la présence innue dans la réserve faunique des Laurentides, un territoire qu'ils estiment exclusif aux Hurons-Wendat en vertu du Traité huron britannique de 1760.
Les seconds revendiquent aussi le droit historique de s'y établir et ont dénoncé des actes de vandalisme commis en juin dernier sur certains de leurs campements établis dans la réserve.
Depuis, les relations entre les deux nations se sont nettement refroidies, alors que les Innus Mashteuiatsh menacent d'entamer des procédures judiciaires contre le Conseil de la Nation huronne-wendat. Ils exigent des excuses officielles de Wendake, un remboursement des dommages causés et l'assurance que le conseil wendat n’interférera pas dans la pratique des droits ancestraux de la Première Nation, y compris dans la partie sud-ouest.
Ce à quoi le grand chef des Hurons-Wendat, Rémy Vincent, a plutôt répondu par un appel au dialogue et au calme. S'il y a vraiment des preuves historiques, archéologiques qui sont satisfaisantes, bien, on va signer un traité et on va tirer une ligne, avait-il dit.