Confessions, avec Luc Picard dans la peau du tueur Gérald Gallant, sort mercredi
Radio-Canada
Luc Picard tient le premier rôle dans le film Confessions, qu’il a lui-même réalisé et qui prendra l’affiche mercredi au Québec. Basé sur un livre des journalistes Félix Séguin et Éric Thibault, le long métrage retrace le parcours sanglant de Gérald Gallant, le tueur à gages le plus meurtrier de la province, particulièrement actif à l’époque de la guerre des motards.
Confessions était prêt à sortir en 2020, mais la pandémie en a décidé autrement. Deux ans plus tard, Félix Séguin et Luc Picard avouent être fébriles à l’idée d’enfin lever le voile sur leur vision de l’histoire de Gérald Gallant. Ce tueur impitoyable, qui a commis 28 meurtres entre 1978 et 2003, n’avait pourtant pas la tête de l’emploi.
C’est un personnage fascinant parce qu’il est rempli de contradictions. Il n’est pas du tout le cliché du tueur à gages auquel on est habitué. Ce n’est pas du tout le gars slick, le gars cool avec des lunettes de soleil. C’est tout sauf ça, résume Luc Picard, qui a écouté des heures et des heures d’interrogatoires pour préparer son personnage.
Il a toutes [les caractéristiques] qu’un tueur à gages n’est pas supposé avoir, confirme Félix Séguin, journaliste d’enquête pour TVA qui a coécrit le livre Gallant : confessions d’un tueur à gages. D’abord, il est bègue, mais il est aussi poli, affable. C’est comme le John Parisella du crime organisé.
Malgré des heures et des heures à étudier l’homme, ses méthodes et ses lubies, ni Luc Picard ni Félix Séguin ne semblent être en mesure d’expliquer la double personnalité de Gérald Gallant, né au Saguenay-Lac-Saint-Jean d’une mère castratrice et dominatrice qui a eu une grande influence sur sa personnalité.
[Quand tu prends] la vie de quelqu’un, ton système de valeurs est froissé à jamais, mais en entrevue, Gallant parle beaucoup de ses valeurs, explique Félix Séguin. Il représente deux côtés irréconciliables de l’humanité.
Même constat chez Luc Picard, qui a été dérouté par la grande émotion dont pouvait faire preuve Gallant tout en étant capable d’être d’une froideur incroyable. Ce sang-froid aurait d’ailleurs fait de lui un tueur d’une efficacité redoutable.
J’ai parlé à quelques bandits quand j’ai fait mes recherches et ils m’ont tous dit : "quelqu’un qui est capable de tuer un être humain juste pour de l’argent et qui est capable de le faire de façon sobre, sans prendre de cocaïne ou d’alcool, c’est rare", se rappelle l’acteur et réalisateur.
Quand il ne commettait pas de meurtres, Gérald Gallant vivait une existence paisible à Donnacona, partagée entre sa passion pour le vélo et ses deux amours, sa femme Pauline Gallant et sa maîtresse Jocelyne Lacroix, respectivement interprétées par Éveline Gélinas et Sandrine Bisson dans le film.