Conférence sur l’avenir de l’Europe : 300 propositions citoyennes, et après?
Radio-Canada
Trois cents propositions pour bâtir l'avenir de l'Union européenne (UE), et après? Le Parlement européen compte mettre la pression pour que le fruit de la vaste consultation citoyenne lancée il y a un an et achevée samedi ne termine pas dans un placard.
La Conférence sur l'avenir de l'Europe, voulue par le président français Emmanuel Macron, sera historique à partir du moment où on mettra en œuvre ce qui a été décidé, a mis en garde l'eurodéputé libéral belge Guy Verhofstadt, coprésident de cette conférence.
À l'issue de la septième et dernière session plénière de la Conférence, vendredi et samedi au Parlement européen, l'élu a vu dans les propositions approuvées une voie vraiment prometteuse pour l'UEUnion européenne, et ce, malgré beaucoup de scepticisme au début.
Le lancement de ce travail inédit pour notre Europe, salué vendredi par le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, avait été plus que laborieux, d'abord en raison de bisbilles entre les trois institutions européennes – Commission, Conseil (représentant les États) et Parlement – sur le rôle de chacun et sur la suite à donner à l'exercice, puis à cause de la crise sanitaire.
Ce n'est que l'automne dernier que 800 citoyens européens ont pu amorcer leur travail de réflexion, entourés d'élus et de représentants de la société civile, alimenté par les quelques milliers de propositions déjà formulées sur une plateforme multilingue en ligne.
Orienter les subventions vers l'agriculture biologique, établir des normes minimales communes pour les soins de santé, voter aux élections européennes dès 16 ans ou tenir périodiquement des assemblées de citoyens : au final, 325 propositions articulées autour de 49 objectifs ont été retenues.
La démocratie européenne ne sera plus jamais la même, s'est félicitée Dubravka Suica, vice-présidente de la Commission européenne et coprésidente de la Conférence.
Pourtant, le devenir de ces propositions est encore incertain et la balle est désormais dans le camp des institutions européennes, qui recevront, avec Emmanuel Macron, le rapport final de la Conférence le 9 mai, jour de la fête de l'Europe, à Strasbourg.
Le Parlement européen va forcément vouloir reprendre beaucoup de ces idées, le Conseil voudra probablement freiner sur pas mal de sujets et cela dépendra aussi des présidences tournantes du Conseil, actuellement la France jusqu'à la fin de juin, analyse Éric Maurice, de la Fondation Robert Schuman.