Concerts No Nukes : un rare retour visuel au Bruce Springsteen des années 1970
Radio-Canada
En plus de faire carrière en solo, Bruce Springsteen se produit avec le E Street Band, créé en 1972 quand le Boss avait 23 ans. En 1979, le groupe a joué lors des concerts No Nukes organisés au Madison Square Garden, à New York, pour dénoncer le recours à l’énergie nucléaire. Lancé vendredi, le coffret CD-DVD The Legendary 1979 No Nukes Concerts, réunissant des images rares, s’avère un époustouflant résumé de la quintessence du E Street Band.
Allongé sur le dos sur la scène du Madison Square Garden, Bruce Springsteen se relève avec l’aide du saxophoniste Clarence Clemons et du bassiste Garry W. Tallent avant de s’adresser à la foule avec un sourire éclatant et moqueur.
Je ne peux pas continuer comme ça. J’ai trente ans! Mon cœur commence à me lâcher.
Il est impossible de ne pas pouffer de rire en voyant ce segment provenant des concerts No Nukes filmés à New York les 21 et 22 septembre 1979, soit à quelques heures du trentième anniversaire de Bruce Springsteen, né un 23 septembre.
Le Boss ne pouvait savoir à l’époque qu’il serait toujours actif à plus de 70 ans, mais le revoir, dans The Legendary 1979 No Nukes Concerts, avec les membres de son groupe fétiche au sommet de leur jeunesse artistique et scénique, n’est rien de moins que renversant. Au menu, les 11 chansons interprétées lors des troisième et quatrième soirées mises sur pied par les artistes Graham Nash, Bonnie Raitt et leurs collègues afin de dénoncer l’armement nucléaire, ainsi que les différents rappels : Quarter to Three, de Gary U.S. Bonds, le premier soir, et Rave On, de Buddy Holly, le second.
Si on respecte l’ordre séquentiel des chansons offertes, le DVD alterne entre les prestations du 21 et du 22 septembre. On voit donc Springsteen, en veston bleu ou en chemise noire, et Clemons, vêtu d’un complet clair comme John Travolta dans Saturday Night Fever ou fringué d’un costard rose fuchsia d’allure vaguement pimp. Ça ne gâche rien au plaisir et cela permet de maintenir le crescendo de la prestation que le public a vue il y a plus de 40 ans.
Au fait, comment la foule a-t-elle vécu ces deux concerts?
Posons donc la question à quelqu’un qui était sur place les deux soirs, soit le photographe montréalais Lawrence Kirsch, auteur de la photo qui orne la pochette du DVD dans le coffret.
Il faut se rappeler qu’avant la tournée de Darkness on the Edge of Town [en 1978], Springsteen ne jouait pas dans des arénas, rappelle celui qui a également publié deux ouvrages sur Springsteen.