Comparution de Marc-André Grenon : entre le choc et le soulagement
Radio-Canada
L’arrestation de Marc-André Grenon, le résident de Granby accusé du meurtre de Guylaine Potvin à Jonquière en 2000, a continué à susciter de fortes réactions jeudi, jour de sa comparution aux palais de justice de Chicoutimi et de Québec.
L’accusé travaillait au centre de distribution des épiceries bio Avril, à Granby. L’entreprise n’a pas souhaité réagir, mais un porte-parole a confirmé à Radio-Canada que toute l’équipe était sous le choc.
Marc-André Grenon avait des dossiers actifs dans différents palais de justice de la province. Entre 1993 et 2006, il a plaidé ou été reconnu coupable d'une vingtaine de délits criminels, de vols de moins de 5000 dollars, d’introductions par effraction, de recels, de méfaits et de possession de drogue.
Depuis quelques années, le prévenu s'affichait dans des groupes d'entraide pour parler publiquement de son cheminement. Dans une vidéo qui est toujours en ligne, il est possible de le voir faire part de nombreuses difficultés qu'il affirmait avoir surmontées lors d’un colloque organisé en 2017 par l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, à Montréal.
Marc-André Grenon affirmait notamment qu'il n'habitait généralement jamais au même endroit plus d'un mois, qu'il s'isolait et qu'il ne parvenait pas à nommer ses émotions.
Il n’y avait personne qui avait espoir en moi de me rétablir, et je suis un cas lourd. Mon cheminement est différent pour chacun, mais moi, il a fallu que je chemine pour me rendre au rétablissement et dans le rétablissement, car ça fait déjà 20 ans que je me rétablis à ma façon, avait-il entre autres soutenu.
L'Autre versant, un organisme de Granby qui était présent à cet événement, n'a pas souhaité commenter la situation.
Le sénateur et fondateur de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues, Pierre-Hugues Boisvenu, dit avoir tout de suite pensé aux parents de Guylaine Potvin en apprenant la nouvelle de l’arrestation de Marc-André Grenon.
Mes pensées ont été pour cette famille-là, car depuis 2004, quand on a créé l’Association, cette famille-là en était membre. Je les ai beaucoup côtoyés, on s’est autoaidés dans cette peine-là qui nous envahissait tous les deux. C’est surtout à elle que j’ai pensé. Enfin, elle avait une réponse qu’elle attendait depuis 22 ans, un peu emprisonnée dans cette question-là [...], alors que le potentiel criminel était en liberté, souligne M. Boisvenu, dont la fille a été assassinée à Sherbrooke en 2002.