Commotions cérébrales : l’entourage des athlètes doit être « imputable »
Radio-Canada
L’histoire de Tua Tagovailoa a fait couler beaucoup d’encre dans les derniers jours. Le quart-arrière des Dolphins de Miami a subi une violente commotion cérébrale jeudi dernier. Il a dû être évacué du terrain sur une civière et transporté à l’hôpital.
Ce qui a le plus choqué? Seulement quatre jours auparavant, la tête de Tagovailoa avait heurté le sol de façon intense quand il s’était fait plaquer par un secondeur des Bills de Buffalo.
Il avait alors quitté le terrain en titubant et en montrant des signes d’étourdissement. Il était malgré tout revenu pour la fin du match. En conférence de presse, l’équipe avait indiqué qu’il n’avait finalement qu’une blessure au dos.
L’Association des joueurs de la NFL(NFLPA) a lancé une enquête pour comprendre comment son retour au jeu a été autorisé. Le protocole entourant la gestion des commotions cérébrales sera aussi revu et un consultant en neurotraumatologie qui a examiné le joueur a été congédié.
Plusieurs questions demeurent. Qu’est-ce qui peut pousser un joueur à revenir sur le terrain au péril de sa santé? Comment est-il possible que des situations comme celle-là continuent de se produire malgré les découvertes scientifiques sur les commotions cérébrales?
Radio-Canada Sports en a discuté avec William Archambault, diplômé au doctorat en neurosciences du développement, de l’exercice et de la vision et coauteur du livre Commotions cérébrales : dix personnalités témoignent, des scientifiques expliquent.
Q. Qu'avez-vous pensé de la situation qui est survenue cette semaine dans la NFL?
R. La première fois que j’en ai entendu parler, c’était après le premier incident de dimanche dernier, quand Tua est revenu au jeu après la mi-temps, alors qu’il venait de se frapper la tête au sol violemment. Je me suis dit : bon, un autre cas classique. Oui, il y a des protocoles de commotion cérébrale, mais ils font ça dans le vestiaire, suivis par des partis indépendants. Disons que parfois ils doivent un peu jouer avec ça.
Plus tard, j’ai vu que l’équipe avait dit que c’était une blessure au dos. Bon, je ne suis pas expert dans tout, mais disons que je ne connais pas beaucoup de blessures au dos qui font plier les jambes comme ça. C’est aussi très commun avec les commotions. Pour moi, c’était dur d’éliminer l’hypothèse de la commotion aussi rapidement.