
Commission sur le caribou à Alma : un débat moins polarisé qu’attendu
Radio-Canada
Le débat devant la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards a été moins polarisé qu’attendu lors des audiences publiques qui avaient lieu à Alma, alors que plusieurs politiciens et représentants de l’industrie ont appelé à protéger le caribou tout en évitant les impacts sur l’économie. Des groupes de défense ont plutôt rappelé l’urgence d’agir pour protéger l’espèce menacée.
Environ 70 personnes ont assisté à la rencontre qui avait lieu dans une salle communautaire du centre du Centre de villégiature Dam-en-Terre en soirée. Onze organisations ont présenté un mémoire, avant une période d’intervention réservée au public, pendant les audiences qui ont duré trois heures et demie et qui se sont déroulées dans le respect.
La présidente de la commission, Nancy Gélinas, a tout d’abord présenté le mandat de la commission, qui a été créée afin de contribuer à la réalisation d’une nouvelle version de la Stratégie de protection de l’habitat du caribou, qui a été repoussée à deux reprises par le gouvernement caquiste.
Elle a également rappelé les deux scénarios hypothétiques présentés par la commission, alors que le Saguenay-Lac-Saint-Jean serait la région la plus touchée sur le plan économique, selon l’un des deux scénarios présentés. Les scénarios ont été soumis par le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP), qui a mandaté la commission.
Anne-Marie Chapleau, représentante du groupe saguenéen du mouvement Mères au front, a été la première intervenante à s’adresser aux trois commissaires lors de la période consacrée aux mémoires. « Le caribou est le canari dans la mine », a-t-elle lancé, en faisant référence à la perte de biodiversité à travers la planète et à la disparition d’espèces.
Elle a appelé les dirigeants politiques à prendre des décisions courageuses et à écouter les scientifiques et spécialistes au sujet du déclin du caribou. « Est-ce qu’on a moralement le droit de s’en ficher pour des avantages à court terme? », a-t-elle questionné, en répondant par la négative.
L’intervention d’Anne-Marie Chapleau a ensuite été suivie par une majorité d’acteurs politiques.
Le préfet de la MRCMunicipalité régionale de comté de Maria-Chapdelaine, Luc Simard, a rappelé pour sa part devant les commissaires l’importante dépendance des communautés de son territoire envers l’industrie forestière.
Tout en donnant son appui au mémoire d’Alliance forêt boréale, qui propose de prolonger le Plan de rétablissement du caribou forestier dans sa forme actuelle au-delà de 2023, il a appelé à poursuivre les expérimentations en aménagement du territoire, avant de prendre des décisions hâtives .