Commission Rouleau : Mathieu Fleury s’est senti « insulté » par l’avocat des camionneurs
Radio-Canada
Le conseiller municipal, Mathieu Fleury, a admis s'être senti « insulté » par l'attitude de l'avocat du convoi des camionneurs, Brendan Miller. L'élu ottavien souhaitait répondre à une question de l'avocat en français, lors de son témoignage à la Commission sur l'état d'urgence, vendredi. Toutefois, le conseiller sortant tempère l’incident en parlant d’une « incompréhension ».
Souvent, c’est de l’ignorance des [unilingues anglophones] qui n’ont pas de compréhension du bilinguisme ou du confort de la langue maternelle, a-t-il affirmé en entrevue à Radio-Canada, jeudi matin.
Si le politicien doit s’expliquer sur l’incident, c’est parce que des médias de droite au Canada lui ont reproché d’avoir voulu esquiver la question, ajoute-t-il. Or, le principal intéressé assure qu’au contraire, je prenais la question au sérieux et je voulais y répondre de façon spécifique.
Mathieu Fleury a témoigné pendant près de cinq heures vendredi, aux côtés de Catherine McKenney, qui brigue la mairie d’Ottawa. La controverse linguistique fait suite à un échange de quelques minutes avec l’avocat des organisateurs du convoi, l’Albertain Brendan Miller.
Il a pris une définition d’un mot et m’a demandé de le spécifier. J’ai donc répondu dans ma langue maternelle et c’est là où tout a chamboulé.
Tout commence lorsque l’avocat lance ses cinq premières questions à Mathieu Fleury en anglais. Celui-ci lui répond dans la même langue.
En guise de sixième question, Me Miller demande d’expliquer spécifiquement en quoi consiste une micro-agression aux yeux de Mathieu Fleury. Celui-ci lui répond qu’il est francophone, et que si vous voulez être spécifique, il va falloir que vous me le demandiez en français, car ma connaissance de la terminologie en anglais est peut-être inappropriée.
En réponse à cela, Brendan Miller a souri, s'est s’emparé d’un casque d’écoute offrant une traduction simultanée et a tenté de le brancher à son ordinateur. Il a ensuite lancé au micro, en français, je m’appelle Brendan. La scène a déclenché quelques rires dans la salle.
Mathieu Fleury s’est alors interposé, en anglais, répliquant : vous pensez que c'est drôle, mais ce n’est pas drôle, ajoutant faire de son mieux pour que son témoignage reflète sa pensée sans aucune confusion linguistique.