
Comment traverser l’anxiété liée à la guerre en Ukraine ?
Radio-Canada
À peine sortie d'une autre vague de la COVID-19, la planète est confrontée à un conflit armé qui fait craindre le pire à certains experts. Les premières images de frappes russes en Ukraine ont semé l'anxiété un peu partout. Comment traverser cette période difficile, empreinte d'incertitude et d'impuissance ? La psychologue Christine Grou offre quelques conseils.
D'entrée de jeu, la psychologue rappelle qu'il est normal d'accueillir avec moins de résilience ce nouveau conflit armé, en raison des bouleversements vécus au cours des deux dernières années de pandémie.
Il y a une accumulation d'anxiété. Psychologiquement, la COVID n'est pas encore derrière nous. On est déjà anxieux face à la levée de certaines mesures, on est anxieux qu'une nouvelle vague puisse revenir, on est anxieux par rapport à l'inflation des prix et surtout, on est très fatigués, explique-t-elle.
Selon Christine Grou, dans le contexte actuel, le cerveau peut avoir du mal à prendre du recul. Elle croit qu'il est important d'éviter de trop s'exposer aux informations négatives qui peuvent être plus difficiles à traiter.
« Il faut rester à l'affût et demeurer bien informé, mais il ne faut pas se surexposer aux mauvaises nouvelles, parce que le cerveau n'aimera pas ça. »
La psychologue rappelle que cette abondance de nouvelles inquiétantes entraîne la montée d'une multitude d'émotions. On a une plus grande charge émotionnelle et on a une moins grande capacité de régulation, parce que nos fonctions mentales supérieures sont fatiguées, sont effritées, explique-t-elle.
Pour limiter son anxiété, Christine Grou croit aussi qu'il importe de choisir ses sources d'informations pour éviter d'être exposé à la désinformation.
La psychologue explique qu'il est aussi normal d'anticiper des scénarios inquiétants lorsqu'un tel conflit est déclenché à l'international. Selon elle, la pandémie nous a rappelé qu'un événement qui parait lointain peut avoir des effets sur notre quotidien.
Elle estime toutefois qu'il vaut mieux ne pas se concentrer sur les scénarios catastrophes qui peuvent surgir dans notre esprit.