Comment reconquérir une colline utilisée pour punir les enfants des pensionnats
Radio-Canada
Vous ne trouverez pas de montagnes en Saskatchewan, mais un couple a escaladé son mont Everest personnel dans les Prairies.
Philip et Michelle Brass, qui vivent parmi la Première Nation de Peepeekisis, en Saskatchewan, ont grimpé au sommet de la vallée de la rivière Qu'Appelle quelques centaines de fois en une an.
Bien que ce sommet ne soit pas aussi connu que le mont Everest, le couple a choisi cette colline dont l'histoire est bien connue.
La colline Lebret est nichée dans la vallée de la rivière Qu'Appelle. Il y a une petite chapelle aux trois quarts de la montée et le sentier escarpé est balisé de croix.
En plus d'améliorer leur forme physique, la quête de Philip et Michelle Brass pour gravir la colline Lebret est aussi devenue une façon de la reconquérir.
Le pensionnat pour Autochtones de Lebret était situé près de la colline. Pendant des générations, les enfants des Premières Nations de Peepeekisis, d’Okanese, de Star Blanket et de Little Black Bear ont été arrachés à leurs foyers et envoyés dans ce pensionnat ou dans d'autres institutions similaires de la région. Les parents, les grands-parents et les arrière-grands-parents de Philip Brass en faisaient partie.
Les survivants racontent que la colline Lebret était utilisée comme lieu de punition. Les enfants de l'école Lebret étaient forcés de gravir la colline escarpée, parfois à genoux.
Je sais que pour beaucoup de nos concitoyens, la relation avec la colline n'est pas bonne. C'est un lieu de souvenirs douloureux, affirme Philip Brass.
« Il est important pour notre génération – la première qui n'a pas été volée à nos familles et forcée d'aller dans cette école – de se réapproprier l'espace, de le revendiquer comme le nôtre et de commencer à construire un nouvel héritage. »