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Comment prendre soin de sa santé mentale en pleine vague Omicron
Radio-Canada
La plus récente vague de la pandémie de COVID-19 amène son lot de défis en matière de santé mentale. Des psychologues affirment qu'elle entraîne frustration, isolement et lassitude, et constatent que la demande pour obtenir des services est très élevée à l’heure actuelle. Elles offrent quelques conseils pour traverser l’hiver.
Selon la psychologue et professeure associée à l’Université du Québec à MontréalUQAM Geneviève Beaulieu-Pelletier, la pandémie est particulièrement éprouvante à l’heure actuelle. La santé mentale des gens est particulièrement fragilisée parce que ça fait deux ans qu'on est dans un état de stress qui devient chronique. On est en adaptation constante. On pensait que ça allait mieux, donc on avait espoir, mais finalement on est déçu, explique-t-elle.
Cet espoir déçu entraîne beaucoup de démotivation, et une certaine lassitude s’installe selon l’experte, qui remarque que plusieurs de ses clients sont démotivés dans le cadre de leurs études ou de leur travail. Certaines personnes arrêtent leurs activités et ne savent plus quoi faire pour sortir de cet isolement-là, de cette solitude, décrit-elle.
La psychologue remarque aussi que des conflits émergent au sein des familles, car les gens sont tannés, plus irritables et ont aussi tendance à réagir plus rapidement lorsqu’il y a de nouvelles mesures. Les familles doivent en plus composer avec différentes barrières supplémentaires , comme l’école à distance et le télétravail.
Et pour la Dre Geneviève Beaulieu-Pelletier, la pandémie entraîne une autre difficulté. Il est difficile de prévoir son temps. Quand on dit 17 janvier, c’est une chose, mais il y a une incertitude pour la suite. Ne pas savoir est très difficile à tolérer. On a de la difficulté à se projeter, à planifier. On est constamment dans des scénarios. C’est épuisant d’avoir tous ces scénarios en tête, ajoute-t-elle.
« La charge mentale est à son paroxysme. »
Autre élément de frustration, après près de deux ans de pandémie, une grande majorité de Canadiens est vaccinée. Et depuis plusieurs mois, la population respecte de nombreuses règles sanitaires. Après autant d’efforts, il y a clairement une frustration qui est là, affirme la Dre Beaulieu-Pelletier.
Un avis partagé par la Dre Pamela Wilansky, psychologue et directrice clinique du Framework Therapy and Assessment Centre, à Toronto. Pour beaucoup de gens, c'est vraiment une période très difficile. Il y avait une sorte de sentiment de liberté. On avait l’impression de surmonter et de conquérir la COVID-19, puis tout d’un coup tout se dégonfle, décrit-elle.
Dans sa pratique, la psychologue rencontre beaucoup de clients dépressifs et anxieux. Elle rencontre aussi des personnes aux prises avec des dépendances ou qui présentent un trouble obsessionnel compulsif. Nous voyons des gens qui font des rituels, qui selon eux, les protègent, même si ce n’est pas toujours le cas scientifiquement.