Comment l’immigration ukrainienne a contribué à forger l’identité du Manitoba
Radio-Canada
Plus de 180 000 personnes se disent d’origine ukrainienne au Manitoba. Alors que la deuxième diaspora ukrainienne en importance dans le monde après la Russie se trouve au Canada, c’est au Manitoba que la concentration de cette population est la plus importante au pays.
Et qu'on parle de pierogis, de danses ou de musique, la communauté ukrainienne a contribué à forger l’identité de la province.
Les Ukraino-Canadiens qui vivent au Canada, et en particulier au Manitoba, forment un groupe extrêmement dynamique et vibrant qui a beaucoup apporté à la culture, à l’histoire, à la politique et à d’autres sphères du développement de la province, affirme la co-coordonnatrice du Centre d’études canadiennes sur l’Ukraine de l’Université du Manitoba, Yuliia Ivaniuk.
« Au Manitoba, pratiquement tout le monde sait ce que sont des pierogis, est impliqué d’une façon ou d’une autre dans la danse ukrainienne ou au moins sait de quoi il s’agit, et c’est un signe de la grande influence des Ukrainiens dans la province. »
La première vague d’immigration ukrainienne s’est produite dans les années 1890. Ces immigrants provenaient de provinces contrôlées par l'Empire austro-hongrois.
Selon un article publié en 1951 par la Société historique du Manitoba à l'occasion du 60e anniversaire de leur arrivée, la première famille est venue en 1891 et s’est établie près de Gretna, où plusieurs mennonites qui parlaient l’ukrainien étaient déjà installés.
Au cours des 20 années qui ont suivi, le gouvernement du Canada a recruté des Ukrainiens en leur offrant des terres pour qu’ils s’établissent dans les Prairies.
Ils ont apporté dans leurs bagages leurs us et coutumes, bâti des églises orthodoxes ukrainiennes reconnaissables à la forme bulbeuse de leurs clochers, établi des écoles qui transmettaient leurs traditions.
Alors que cette première vague d’immigration de fermiers a pris fin en 1914 avec la Première Guerre mondiale, certains immigrants ont ensuite choisi de s'établir à Winnipeg, dans les quartiers de Point Douglas et du North End, où ils ont travaillé dans les gares de triage des voies ferrées, dans la construction, dans la transformation de la viande et dans la métallurgie.