Comment Coppola a failli refuser de tourner «Le Parrain» il y a 50 ans
TVA Nouvelles
À sa sortie, voici 50 ans cette semaine, «Le Parrain» avait battu tous les records de recettes, remporté l’Oscar du meilleur long-métrage et familiarisé le monde entier avec la mafia, ses traditions impitoyables et ses turpitudes.
Lorsqu’on avait proposé au réalisateur Francis Ford Coppola, 82 ans aujourd’hui, d’adapter à l’écran ce roman à succès de Mario Puzo, il a pourtant failli refuser.
«J’ai été profondément déçu quand j’ai commencé à le lire... C’était vraiment une œuvre commerciale que Mario Puzo avait écrite pour gagner de l’argent pour ses enfants», a déclaré Coppola lundi à Los Angeles, lors d’une projection commémorant le 50e anniversaire de son film.
«Lorsqu’ils m’ont offert l’occasion de faire ça, principalement parce que tous les autres avaient déjà dit non, j’ai décliné moi aussi», a dit cette figure du cinéma américain.
Heureusement pour lui, un de ses jeunes associés nommé George Lucas lui a expliqué qu’il s’agissait d’une offre qu’il ne pouvait pas refuser car il fallait sauver de la faillite leur petite société de production indépendante, American Zoetrope.
«Francis, on a besoin de cet argent ! Le fisc va cadenasser la porte d’entrée... Tu dois prendre un boulot comme celui-là», avait dit à son ami celui qui allait créer le phénomène «Star Wars» quelques années plus tard, a raconté Coppola.
«Le Parrain», sorti le 24 mars 1972 dans un grand nombre de cinémas, devenait six mois plus tard le film ayant obtenu les plus grosses recettes de l’histoire, arrachant ce record à l’emblématique «Autant en emporte le vent», produit en 1939.
Selon les experts, «Le Parrain» a d’une certaine manière inauguré l’ère des grosses productions, confirmée trois ans plus tard par un nouveau record établi au boxoffice par «Les Dents de la Mer» de Steven Spielberg.
D’après Peter Biskind dans son livre «Le Nouvel Hollywood», Francis Ford Coppola a largement remporté son pari avec les studios Paramount, qui s’étaient engagés à lui payer une limousine à rallonge si les recettes du «Parrain» atteignaient 50 millions de dollars. Elles avaient dépassé les 130 millions à l’époque, une somme de l’ordre de 880 millions de dollars actuels compte tenu de l’inflation.