Combien êtes-vous prête à payer pour éviter un autre féminicide, Mme Duranceau?
TVA Nouvelles
«À 900 000$ la porte, le coût est excessif». Ce sont les termes que vous, Madame la ministre de l’Habitation, avez employés lors d’une mêlée de presse en mars dernier.
En d’autres termes, à 900 000$ par nouvelle maison d’hébergement construite, vous dites que nous n’avons pas les moyens de sécuriser nos proches, nos sœurs, nos mères et leurs enfants de contextes conjugaux violents.
Selon vous, les contribuables n’ont pas la capacité de payer pour ces maisons pourtant essentielles à l’intégrité physique et psychologique de milliers de femmes.
En tant que futurs techniciens en travail social, que leur dirons-nous lorsque nous ne pourrons répondre à leur demande d’aide?
Quelles explications les intervenants doivent-ils donner aujourd’hui, afin de justifier un refus de service?
À quel point la file d’attente pour un accès en maison d’hébergement doit-elle s’allonger, ou pire, doit-on attendre que les féminicides s’additionnent pour que l’on agisse enfin?
Comment expliquer ce manque d’humanité? Les organismes communautaires offrant des services aux personnes victimes de violence conjugale sonnent l’alarme depuis longtemps, trop longtemps.
Le ministère de la Sécurité publique nous apprend que 15 000 demandes d’hébergement ont dû être refusées en 2020. À force de tirer sur la sonnette, celle-ci va finir par céder.
Les organismes tiennent à bout de bras ce problème social. Il est temps de les soutenir dans leur travail acharné.