Cole Caufield en quête de soi
Radio-Canada
Il faut dire que le choix des exercices à l’entraînement du Canadien, lundi, ne l’aidait pas à se mettre en valeur. Les batailles à un contre un dans les coins de patinoire, le jeu circulaire en zone offensive, très peu pour lui.
Cole Caufield, à l’image de sa saison, a donc été plutôt discret à l’entraînement. L’attaquant s’est surtout fait remarquer avant que la séance débute officiellement. On l’avait désigné en compagnie de Sami Niku, un joueur placé sur la paille, au chaud, au cours des neuf derniers matchs, pour échauffer Samuel Montembeault et Jake Allen.
Peut-être était-ce son choix, remarquez. Peut-être pas non plus. N’empêche qu’après 12 matchs cette saison, Caufield n’a pas le statut que laissait présager son omniprésence dans la ville. Affiches, publicités, etc. Le jeune homme était partout.
Le Canadien peut bien arguer que les partisans ont monté en épingle cette verte recrue toute fraîche sortie d’un printemps et d’un été magiques, le fait est que personne n’a forcé l’équipe à mettre autant de poids sur lui dans sa mise en marché, que ce soit par ses vidéos promotionnelles ou les photos de lui placardées un peu partout au Centre Bell.
Le jeune Américain de seulement 20 ans avait déjà le statut de vedette avant même le début de la campagne. Depuis, il n’en a pas le jeu. C’était prévisible jusqu’à un certain point.
Il y a eu bien des exemples au fil du temps de joueurs rapidement surexposés qui ont peiné à s’adapter à leur nouvelle réalité.
Ça peut être un piège. Pas juste pour les jeunes joueurs, mais peut-être encore plus pour les jeunes. On l’a déjà dit. Dans notre marché, on est passionnés, on a des fans passionnés. Quand c’est bon, c’est très bon, ils nous amènent à un niveau plus élevé et quand c’est mauvais, ils nous amènent à un niveau plus bas encore et à quelque part, on est peut-être tout le temps dans le milieu. Pour un jeune joueur de pouvoir gérer tout cet environnement-là en plus de s’établir dans la Ligue nationale, ce sont des défis qui font partie de l’apprentissage, a expliqué l'entraîneur-chef Dominique Ducharme.
Si certains ont croulé sous cette pression, Caufield semble taillé d’un autre bois. De prime abord, l’ailier apparaît bien équipé pour résister aux charmes et périls montréalais pour un joueur vedette : confiance en ses moyens, apparemment insensible aux ragots extérieurs.
Mais il faut faire attention aux apparences. Ne pas s’y fier. Vous savez ce qu’on dit à propos de l’habit et du moine n’est-ce pas?