Climat : un rapport sonne l’alarme sur la destruction probable des infrastructures du Nord
Radio-Canada
Selon un rapport de l’Institut climatique du Canada, sans investissements massifs des différents gouvernements, de nombreuses infrastructures du Nord seront détruites à cause des changements climatiques.
Le rapport Plein Nord (Nouvelle fenêtre) : faire face aux coûts des changements climatiques pour les infrastructures du Nord présente des constats alarmants pour les infrastructures des territoires, de l’Inuit Nunangat et du nord des provinces.
Les pistes d'atterrissage, les routes et les fondations de bâtiment subiront les ravages de la fonte du pergélisol, les routes hivernales deviendront moins sûres et moins résistantes en raison d’hivers tempérés et la hausse du niveau de la mer et les inondations menaceront la survie de certaines communautés, résume le document.
Il rappelle que la qualité des infrastructures est intrinsèquement liée à la santé, au bien-être et aux moyens de subsistance des habitants de la région, en particulier des Autochtones. Aujourd’hui cependant, la plupart ne suffisent pas à couvrir les besoins de base des habitants des régions nordiques.
Le rapport note que le Nord est l’endroit où la précarité des logements est la plus forte et où le climat se réchauffe trois fois plus vite qu’ailleurs, ce qui signifie que la situation devrait aller en s’empirant.
Les auteurs du document rappellent que les changements climatiques ne sont pas les uniques responsables de la décrépitude des infrastructures puisqu’ils viennent exacerber des décennies, sinon des siècles, de mauvaise planification, de sous-investissements et de négligence.
Et ces lacunes coûtent cher aux différents paliers de gouvernements, une facture qui risque d’augmenter au fil des ans si rien n’est fait, note Dylan Clark, un associé de recherche principal à l’Institut climatique du Canada.
Par exemple, sans mesures d’adaptation, le coût moyen des dommages routiers causés par la fonte du pergélisol au Yukon se situera entre 73 et 85 millions de dollars annuellement pour les 20 prochaines années.
Aux Territoires du Nord-Ouest, sans mesures d’adaptation, le coût projeté des dommages aux routes bétonnées et gravelées sera d’environ 55 millions de dollars par année pendant les prochaines décennies.