Climat : « d’échec en échec », dit le commissaire à l’environnement du Canada
Radio-Canada
« Trente ans d’engagements pris par le gouvernement fédéral pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada ont abouti à une hausse des émissions de plus de 20 % depuis 1990 », déplore le commissaire à l’environnement et au développement durable, Jerry V. DeMarco, dans un rapport destiné aux parlementaires, publié jeudi.
Les engagements, stratégies et plans d’action de réduction des émissions du Canada qui se sont succédé n’ont donné aucun résultat. […] Le Canada n’a pas réussi à faire en sorte que ses engagements aboutissent à des réductions nettes et véritables de ses émissions, poursuit M. DeMarco dans le document qu’il a commenté jeudi après-midi en conférence de presse.
« Ce n’est pas une grande épopée des plus brillants exploits, c’est aller d’échec en échec. »
Le commissaire à l’environnement s’est dit cependant optimiste pour la suite des choses jeudi, et pense que nous avons du temps pour faire des progrès et améliorer nos résultats.
Il insiste toutefois sur l’importance de se concentrer sur les objectifs à atteindre et de laisser de côté les promesses et les plans qui ne mènent à rien, pour éviter que l’inaction des pouvoirs publics n’empire la gravité de la situation.
M. DeMarco souligne que seulement cette semaine, trois provinces canadiennes ont été aux prises avec des événements problématiques liés au climat : la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador.
Le Canada doit donc tout mettre en œuvre pour parvenir aux nouvelles cibles de réductions de gaz à effet de serre que le pays s’est fixé, dit-il, soit une réduction des émissions de 40 % à 45 %, par rapport au niveau de 2005 d’ici 2030, et la carboneutralité d’ici 2050.
On peut lire dans le rapport que c’est la production pétrolière et gazière canadienne qui reste l’un des principaux obstacles à l’atteinte des cibles climatiques du pays.
L’industrie pétrolière, toujours en pleine expansion, note M. DeMarco, est en fait le plus grand émetteur de gaz à effet de serre du pays, avec 26 % du total des émissions canadiennes en 2019, soit 5 mégatonnes de plus que le secteur des transports.