Climat : la Ville de Winnipeg se traîne les pattes, disent des experts
Radio-Canada
Les habitants de Winnipeg désireux de faire leur part pour lutter contre les changements climatiques peuvent-ils se tourner vers leur ville pour des solutions concrètes leur permettant de diminuer leur contribution aux émissions de gaz à effet de serre (GES)?
Le plus souvent, s’ils veulent éviter de jeter à la poubelle leurs déchets de table, ils doivent mettre en place leur propre système de compostage. Ils paieront de leurs poches les rénovations à leur maison pour la rendre plus écoénergétique. Et s’ils prennent le transport en commun, ils savent que parfois ils devront attendre leur autobus près d’une heure.
Des experts estiment que la Ville se traîne les pieds quand il s'agit de réduire les 7,8 tonnes de GES produites par habitant chaque année. Ils estiment aussi que la Ville fait bien peu pour aider ses citoyens, qui forment plus de la moitié de la population de la province, à faire leur part.
L’urgence de la situation s’aggrave et nous sommes encore en train de parler plutôt que d’agir, lance Curt Hull, gestionnaire de projets à Climate Change Connection, un organisme sans but lucratif qui fait de la sensibilisation et travaille à des solutions pour contrer les changements climatiques.
Alors que la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (la COP26) bat son plein en Écosse, des villes de partout dans le monde demandent à jouer un plus grand rôle dans la lutte aux changements climatiques.
Pour plusieurs, ce rôle est d’autant plus important que les villes produisent plus de 60 % des émissions globales de GES, alors qu'elles ne couvrent que 2 % de la surface de la planète, selon les Nations unies.
Brian Pincott, un ancien conseiller municipal de Calgary qui vit maintenant à Winnipeg affirme que la Ville est mal partie si elle veut s’attaquer aux GES émis par les voitures, qui comptent pour plus de la moitié de ses émissions.
Membre du groupe Functional Transit Winnipeg qui milite pour le transport en commun, Brian Pincott rappelle qu’au début de la pandémie, l’an dernier, la Ville a annoncé des compressions à Transit, son système de transport en commun. Un mois plus tard, un rapport de l'administration recommandait de diminuer le tarif du stationnement dans le centre-ville.
Alors, pendant que vous voulez que les gens prennent l’autobus, vous facilitez la vie de ceux qui prennent leur voiture, constate-t-il.