
Claude Tousignant, couleurs et sensations
Radio-Canada
La Galerie Alexandre Motulsky-Falardeau, à Québec, présente jusqu’au 27 février, une exposition qui rassemble une trentaine de lithographies, de peintures sur toile et de peintures aérosol de Claude Tousignant. Les œuvres rassemblées, réalisées entre 1972 et 2017, témoignent de la carrière florissante de ce peintre montréalais âgé aujourd’hui de 89 ans, toujours actif et célébré comme un maître des Plasticiens. Entretien avec Sarah Martineau, directrice adjointe de la Galerie Alexandre Motulsky-Falardeau.
L'art est une expérience, selon Claude Tousignant. Qu’est-ce qui l’a mené à embrasser le mouvement des Plasticiens?
Ce qui est intéressant chez Tousignant, c’est qu’il a commencé sa carrière avec l’abstraction. Il n’a pas dérogé de cette voie-là. Il a fait des monochromes aussi tôt que dans le milieu des années 50. Toutefois, dans l’exposition, il n’y a pas de monochrome; il y a plutôt des œuvres qui vont chercher différentes formes, surtout le carré et le cercle.
Tousignant est associé au mouvement des plasticiens [...] qui est une étude de la couleur un peu plus poussée, un peu plus radicale avec vraiment une proposition de la sensation. La perception des couleurs est beaucoup plus étudiée dans ce mouvement-là.
Il est une figure majeure et mondialement connue de la peinture contemporaine québécoise. Y a-t-il une époque qui a marqué un tournant vers cette reconnaissance?
On peut dire qu'il est peintre-vedette au moment où il décide de partir à New York. Sa carrière va être lancée après ça. Il va à Paris pour ses études en 1951, et il revient. Il n'est pas tout à fait satisfait de ce qui se fait là-bas, et il va décider de se tourner vers la peinture contemporaine, à New York.
L’exposition présente des classiques de son répertoire, une bonne quantité d'œuvres circulaires notamment. Et on remarque différents effets d’optique...
Oui! il y a des effets d'optique. Il y a des tableaux qui sont plus difficiles à regarder. C'est une peinture qu'on dit universelle parce qu'elle s'adresse à tout le monde. On n’a pas besoin d'avoir des connaissances en histoire de l'art ou en musique ou en littérature; c'est vraiment une question de sensation. On regarde la couleur et les jeux de couleurs, la relation entre elles. Vraiment, l'essence de son travail est dans la couleur.
Les œuvres de la série Aérosolaires sont très brillantes, très joyeuses. Ce sont des couches d’aérosol qui se superposent. Donc, c’est moins une rupture nette entre les couleurs. C’est un peu un effet de dégradé aussi.