Cinquante ans après, l'ombre du Watergate sévit encore
TVA Nouvelles
Un cambriolage raté, des secrets politiques révélés et la chute d'un président américain désormais détesté: les Américains n'ont rien oublié du scandale qui a ébranlé leur confiance envers leur gouvernement, 50 ans plus tôt.
Le 17 juin 1972, deux journalistes du «Washington Post», Bob Woodward et Carl Bernstein, ont appris que cinq hommes avaient été arrêtés pour un cambriolage dans un immeuble appelé Watergate, où se trouve le siège du Parti démocrate à l'époque, à Washington.
Ce n'était que le début d'une enquête qui durera deux ans et qui fera éclater l'horrible vérité derrière la présidence de Richard Nixon, contraint de démissionner à l'été 1974.
«Beaucoup d'Américains ont été choqués d'apprendre le genre de personne que leur président était. Non seulement c'était un criminel, mais aussi un menteur désagréable et paranoïaque. Je pense que les Américains ne s'attendaient pas à ça», a déclaré en entrevue l'expert en politique américaine, Graham Dodds.
Rappelons que dans les années 1960, avant la présidence de Richard Nixon, les Américains idolâtraient le président John F. Kennedy, qu'ils voyaient comme un homme politique honnête sur lequel on pouvait compter.
De l’avis du professeur, le choc a été d'autant plus grand pour les Américains quand, une décennie plus tard, ils se sont confrontés à un président qui mentait constamment, disait des «choses vraiment terribles» et utilisait la politique de «façon malsaine».
L'affaire n'a fait que très peu de bruit suite au cambriolage. Si l'enquête du FBI n'a pas semblé aller bien loin, celle menée par Bob Woodward et Carl Bernstein a suivi son cours pendant deux ans. Aidés d'une source appelée «Gorge profonde», les journalistes ont révélé plusieurs secrets présidentiels mettant à mal le président Nixon, ce qui n'a pas empêché sa réélection en novembre 1972.
Près de 50 ans après le scandale, l'héritage des deux journalistes est toujours visible. Selon Graham Dodds, ils ont complètement révolutionné la façon d'aborder le journalisme politique. «Dans les années 60, par exemple, les journalistes gobaient tout ce que les politiciens leur disaient. Watergate leur a montré qu'on ne pouvait pas croire les beaux discours, et qu'il fallait enquêter par soi-même», a-t-il expliqué.