Cinq albums jeunesse pour semer éclats de rire et petits bonheurs
Radio-Canada
La pandémie du point de vue des poux. Apprendre à donner aux autres sans rien attendre en retour. Plonger au cœur de la poésie. Et adopter un bobo pour mieux guérir. Il y a du drôle, du beau et du doux dans ce bouquet de cinq albums jeunesse.
La pandémie n’a pas fait qu’isoler les gens, elle a aussi confiné... les poux. Avec une suave dose d’humour, l’autrice et illustratrice Marie-Ève Tessier-Collin, alias Orbie, évoque un sujet autrement démoralisant pour tout parent ayant eu à gérer une éclosion de poux dans la classe d’un de ses enfants.
Pendant que son papa est, entre autres, occupé à gérer les micros fermés des participants à ses réunions virtuelles, Annette, elle, nourrit sans le savoir toute une famille de poux dans ses longs cheveux. Famille qui ne cesse de grandir et commence d’ailleurs à se trouver pas mal à l’étroit sur sa tête, mais qui ne peut coloniser d’autres chevelures, non seulement parce que le père d’Annette est... chauve (réalisera-t-on lorsqu’il enlèvera sa casquette), mais parce qu’elle doit se tenir à distance de ses ami.e.s quand elle joue dehors.
Orbie a pris le parti de faire sourire (et même de faire carrément éclater de rire plus d’une fois) petits et grands avec une histoire aussi réaliste qu’informative - et, surtout, décapante à souhait.
Ses illustrations grouillent de détails tantôt subtils (une samare servant d’hélicoptère lors d’une énième tentative d’un pou de quitter la tête d’Annette), tantôt s’inscrivant dans l’actualité (la manifestation des poux revendiquant leur liberté à bout de pancartes). Orbie s’adresse aux enfants, mais n’a donc pas oublié leurs parents: les adultes trouveront aussi leur compte dans ce savoureux La fin des poux?, pour peu qu’ils prêtent notamment attention à celui qui chante du Gerry Boulet au karaoké!
En hommage à Alfred de Musset et, surtout, à sa propre mère trop vite partie, Dominique Demers ouvre dans cet album poignant une porte sur un moment fondateur de son parcours d’écrivaine : sa découverte du poème Le pélican par le biais de sa maman, qui a déjà enseigné la poésie et qui lui léguera le bonheur intrinsèque d’écouter la musique des phrases pour mieux les faire danser à son tour, plus tard, à sa manière.
Dans Le pélican et moi, son héroïne a 10 ans et habite [la] petite ville, [...] presque un village qu’est son Hawkesbury natal à l’époque. La fillette ne sait pas que tout en partageant avec elle les vers d’Alfred de Musset et le ciel du pélican, sa mère malade est en train de la préparer à sa mort et, plus encore, de l’initier au pouvoir évocateur des mots. À l’été de mes dix ans, j’ai compris que les mots peuvent transporter ailleurs. Qu’avec eux on ne connaît jamais l’ennui, écrit Dominique Demers.