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Cindy Blackstock, finaliste pour le « prix Nobel des enfants »
Radio-Canada
La vraie justice est de réparer et changer le système afin que plus aucun autre enfant n'ait à vivre de la discrimination. C'est le cri du cœur de Cindy Blackstock, honorée d'être finaliste pour ce prix, car pendant si longtemps, précise-t-elle, l’injustice vécue par les enfants des Premières Nations n’a pas été reconnue.
Au fil des années, après la fin des pensionnats pour Autochtones, la discrimination envers les enfants autochtones s’est aggravée, précise cette membre de la nation gitxsan en Colombie-Britannique. Mais Cindy Blackstock a espoir dans la population qui fait changer les gouvernements. Elle plaide d’ailleurs pour que les universitaires se jettent davantage dans ces batailles afin d’aider les personnes sur le terrain. Entrevue.
Cindy Blackstock : C’est un véritable honneur d’être nommée en compagnie d’autres personnes au niveau international et de voir le travail des enfants reconnu, surtout par d’autres enfants, car ce sont eux qui décernent le prix, cela le rend encore plus spécial.
J’ai toujours senti qu’il s’agissait d’un véritable mouvement collectif. Pendant si longtemps, les enfants des Premières Nations ont été traités injustement et pendant si longtemps, cette injustice n’a pas été reconnue et il n’y a pas eu de réparation. Donc, que maintenant leur travail en faveur de la justice soit reconnu par un public international, c'est vraiment spécial. C'est donc un hommage à tous ces enfants, à toutes ces familles.
Cette reconnaissance valide aussi les expériences des enfants et des familles des Premières Nations au Canada et de tous les enfants non autochtones qui les ont soutenus. Et j'espère que cela donne l'exemple à d'autres communautés du monde entier pour qu'elles s'allient aux peuples autochtones de leurs nations.
Trop souvent, les pays développés ne sont pas questionnés sur ces enjeux de droits de la personne. Pourtant, ils devraient faire l'objet d'un examen plus approfondi, car ils ont les ressources nécessaires pour résoudre ces problèmes. Cela rend cette injustice encore plus inexplicable.
[Moi, Mohammed Rezwan et Thích Nu Minh Tú] (Nouvelle fenêtre) sommes unis par un amour pour les enfants et un amour qui nous oblige à faire plus que simplement nous plaindre des injustices, mais à nous impliquer dans des solutions avec tant d’autres personnes.
Il s’est avéré que 20 milliards de dollars n’étaient pas suffisants pour indemniser les enfants et les familles qui ont été si gravement blessés par le Canada, et dans certains cas qui ont perdu la vie. Cet ajout de 3,4 milliards de dollars vise à s’assurer que ceux qui ont droit à une indemnisation obtiennent la somme minimale prévue.
Environ 110 000 enfants ont été retirés à leurs familles parce qu’elles ont été privées de service de prévention. Mais pensez aux parents de ces enfants? Sans oublier les enfants touchés par le principe de Jordan, des enfants qui avaient parfois besoin de produits de base, comme des sondes d’alimentation, et que le Canada leur a refusés. Ou qui avaient besoin d’aide pour apprendre et qu’on leur a refusée aussi. Le chiffre exact est difficile à déterminer. [...] Si je devais faire une estimation, je dirais environ un quart de million pendant toute la durée visée par cet accord (1991-2022).