CHSLD : Forcée de porter une culotte d’incontinence contre sa volonté
Radio-Canada
Un homme de Shawinigan estime que sa mère Denise Milot n'est pas traitée dignement au Centre d’hébergement Saint-Maurice. Il affirme que la direction du CHSLD veut forcer sa mère à utiliser une culotte d'incontinence et que ça cause beaucoup de détresse à la femme âgée. Il songe à intenter des procédures judiciaires.
Les fils de Denise Milot se sont battus il y a un an pour que leur mère puisse conserver le droit de faire ses besoins sur une chaise d'aisance plutôt que dans une culotte d'incontinence. Ils ont réussi à obtenir un sursis, mais récemment son cas a été réévalué par un comité multidisciplinaire. Sa condition n'a pas changé du tout, déplore Yves Thibodeau, le fils de la résidente, en regard de la nouvelle évaluation.
Le nouveau plan d'intervention qui vient d’entrer en vigueur prévoit que la femme de 90 ans devra s'habituer graduellement à faire ses besoins dans une culotte d'incontinence pour préserver son intégrité et sa sécurité. Les fils de Mme Milot contestent l'évaluation.
C'est très, très, très important de l'amener le plus loin possible dans son autonomie. Puis, ma mère est encore apte à vouloir faire ça dans sa toilette, indique M. Thibodeau.
Yves Thibodeau visite sa mère deux fois par jour. Lors de ses passages, après le repas du soir, il constate que sa mère se retient pour ne pas faire dans sa couche. Il attend avec elle que les préposés amènent le lève-patient et l'installe sur la chaise. Il surveille sa mère pendant qu'elle est assise, puis les préposés ramènent le lève-patient et installe la femme dans son lit pour la nuit. Il évalue que l'opération prend environ une trentaine de minutes.
Le CHSLD tient un journal des mictions et des selles. Elle fait ses besoins dans sa culotte en dormant la nuit et aussi durant la sieste d'après-midi. Qu'elle puisse y aller dans l’après-midi quand elle dort, ils ont trouvé cette façon-là pour essayer de l'habituer le soir, clame-t-il.
La famille a été invitée à participer à la rencontre d'évaluation du dossier de Mme Milot tenue le 25 mars dernier. Yves Thibodeau admet avoir été avisé verbalement par l'infirmière, mais il a finalement oublié de s'y rendre. Si la direction ne réagit pas, nous, la famille, on va réagir. On va prendre des procédures judiciaires, explique le fils de la résidente.
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) ne commente pas les dossiers personnels des patients, mais son porte-parole assure que les décisions cliniques ne sont pas prises en fonction des enjeux financiers ou de main-d'œuvre. Les décisions sont prises dans le but de favoriser au maximum le confort et le bien-être des résidents.
Avec les informations de Julie Grenon