Christophe Honoré nous plonge dans les sentiments de l’adolescence avec Le Lycéen
Radio-Canada
Le réalisateur Français Christophe Honoré, connu notamment pour Les Chansons d’amour (2007) et Plaire, aimer et courir vite (2018) est venu au Festival International du Film de Toronto (TIFF) présenter Le Lycéen, un film très personnel et qui restera sans doute comme l’un des plus marquants.
Le Lycéen est l’histoire de Lucas, un adolescent gai de 17 ans qui mène une existence teintée d’insouciance et de doutes entre les semaines passées à l’internat (un service de résidence scolaire, NDLR) de Chambéry, à l'entrée des Alpes françaises, où il fréquente Oscar, et la maison de ses parents dans l’arrière-pays où sa mère est institutrice et son père prothésiste dentaire.
Un soir, son frère Quentin, un voisin et sa cousine viennent le chercher : son père est mort dans un accident de voiture.
Commence alors le chemin du deuil, mais comment se reconstruire à ce moment de la vie où les fondations de l’être sont tremblantes?
Lucas sourit à la famille venue présenter ses condoléances, explose quand il est seul dans sa chambre, il suit son frère à Paris où il erre dans les rues à la recherche de nouveaux moyens de nourrir son âme. Il tombe amoureux, cherche la limite qu’il trouve un soir de désespoir après avoir regagné la maison familiale en Savoie.
« Dans ce film, j'ai voulu retrouver des émotions qui ont régné pour moi à l'adolescence à la mort de mon père, tout en évitant la nostalgie et faire un film d'aujourd'hui. »
Cette histoire est portée par un ensemble d’acteurs d’une vérité dans la détresse hors du commun. Lors de la conférence de presse qui a suivi la présentation du film, Christophe Honoré a affirmé avoir voulu imposer au film une discipline de sincérité.
L’acteur principal, Paul Kircher, incarne tous les tourments de l’adolescence. Ce moment de la vie où, dans un seul corps, les pulsions les plus destructrices côtoient l’empathie la plus authentique. À ses côtés, Juliette Binoche est l’humanité réincarnée en mère, Vincent Lacoste le frère pris entre égoïsme et dévouement familial et Erwan Kepoa Falé l’ami au cœur solide et aux rêves brisés.
Honoré orchestre ce monde autour du soliste Kircher avec des plans serrés sur les visages, une caméra qui bouge et réagit aux émotions : calme face aux sourires, tremblantes pour la tristesse et la colère.