
Christian Mbilli a raison de Carlos Gongora dans un combat d’anthologie
Radio-Canada
Christian Mbilli et Carlo Gongora ont assurément livré le combat de l'année jusqu'ici sur la scène québécoise. Peut-être même le combat de l'année tout court.
Mbilli (24-0, 20 K.-O.) et Gongora (21-2, 16 K.-O.) ont offert une performance magistrale, marquée par des attaques en puissance des deux côtés. Le Montréalais d'origine française a finalement gagné par décision unanime.
Le protégé de Marc Ramsay a obtenu des pointages de 97-93, 98-92 et 99-91 pour conserver ses ceintures continentale du World Boxing Council (WBC) et internationale de la World Boxing Association (WBA) des super-moyens, jeudi, au Cabaret du Casino de Montréal. Mais au prix d'un effort titanesque, notamment au huitième round, dans lequel il s'est retrouvé en grandes difficultés.
Dans ce round qui va passer à l'histoire, Gongora a commencé par solidement ébranler Mbilli avec quatre uppercuts, le meilleur coup de son arsenal jeudi. En difficulté et en danger, Mbilli a survécu pour revenir avec force en deuxième moitié.
Vous savez, quand vous vous dédiez à votre carrière professionnelle comme je le fais, vous n'avez pas le droit à l'erreur, a dit le vainqueur quelques minutes après être descendu du ring. Sans vous mentir, j'ai vu mon travail passé, mes heures d'entraînement au gym et mes objectifs. Je me suis dit : "Si tu ne survis pas à ce round, tu n'as pas d'affaire là."
C'est là que je suis retourné chercher – pardonnez mon expression – mes couilles et que je me suis dit qu'il ne me faisait pas mal, que j'étais plus dangereux que lui. Il m'a fait mal, c'est vrai. Mais pour moi, j'étais plus solide que lui dans ce round. Il me faisait mal physiquement, mais pas mentalement. C'est là que j'ai renversé ce round.
Ramsay n'est toutefois pas surpris que son poulain ait pu reprendre l'ascendant dès la deuxième moitié de cet engagement.
Pour un combat comme celui-là, on prépare un corps, mais on prépare aussi un esprit, a-t-il souligné. On savait que ça allait être dur. C'est un gars du même calibre (que Christian), un olympien comme lui, un ex-champion du monde, qui est entraîné par une équipe aussi solide que la sienne. On n'allait pas gagner tous les rounds, on savait que ça allait être compliqué. L'important là-dedans, c'est de ne pas paniquer.
« Christian n'a jamais paniqué, il a bien respiré. Il a accroché un peu et ça lui a permis de revenir. Son coeur au ventre, moi je le connaissais, mais les gens l'ont découvert ce soir. »