Chine : un incendie meurtrier attise la colère contre le « zéro COVID »
Radio-Canada
Un incendie mortel dans le Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, a attisé la colère sur les réseaux sociaux contre la stricte politique « zéro COVID » pratiquée par Pékin, accusée par les internautes d'avoir ralenti les secours.
Dix personnes ont été tuées et neuf autres blessées dans l'incendie d'un immeuble résidentiel jeudi à Urumqi, la capitale régionale du Xinjiang, selon l'agence Chine nouvelle.
Depuis vendredi, des messages circulant sur les réseaux sociaux en Chine et à l'étranger affirment que les confinements anti-COVID en vigueur dans la ville ont entravé l'arrivée des pompiers sur les lieux du drame. Des vidéos ont, dans le même temps, montré des groupes de personnes descendant dans les rues d'Urumqi pour protester contre les restrictions.
La lassitude s'accroît en Chine contre la politique draconienne de lutte contre la pandémie. Des protestations sporadiques et parfois violentes ont déjà eu lieu dans plusieurs villes ces derniers jours, notamment dans la plus grande usine d'iPhone du monde située à Zhengzhou, dans le centre du pays, et propriété du géant taïwanais Foxconn.
Malgré plusieurs vaccins à disposition, et à rebours du reste du monde, le pays asiatique continue d'appliquer de strictes restrictions pour éviter toute contamination et tout décès.
Cette politique consiste à imposer des confinements dès l'apparition de cas, à placer en quarantaine dans des centres les personnes testées positives et à exiger des tests PCR quasi quotidiens pour l'accès aux lieux publics.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux et partiellement vérifiées par l'AFP montrent des centaines de personnes rassemblées dans la nuit devant la mairie d'Urumqi en scandant : Levez les confinements!
Dans une autre vidéo, on peut voir des dizaines de personnes défilant dans un quartier de l'est de la ville, criant le même slogan, avant de faire face à une rangée d'agents des autorités vêtus de tenues de protection antivirale et de les huer copieusement.
Les journalistes de l'AFP ont vérifié l'authenticité de ces vidéos en géolocalisant les immeubles qui y apparaissent, mais n'étaient pas en mesure de déterminer le moment exact où ces manifestations ont eu lieu.