Chemin Roxham : un nouveau « scandale des commandites », selon St-Pierre Plamondon
Radio-Canada
Les révélations de Radio-Canada selon lesquelles le gouvernement fédéral a déjà dépensé plus d'un demi-milliard de dollars en infrastructures pour accueillir les migrants au chemin Roxham, en plus d'octroyer des contrats de plusieurs années sans appel d'offres, ont fait bondir des membres de la classe politique. À commencer par les chefs en campagne électorale au Québec.
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, qui a fait de la gestion serrée de l'immigration un aspect important de sa campagne, estime que ces investissements sont une décision délibérée du fédéral de rouvrir le chemin et d'institutionnaliser un procédé qui est problématique à plusieurs égards.
Et là, ce qu'on apprend, c'est que c'est également potentiellement lié aux donateurs du Parti libéral, a-t-il ajouté en mêlée de presse, en lien avec les informations selon lesquelles une partie de l'argent investi avait été versée à un proche du parti au pouvoir. Le PLC refuse de donner l'information, mais clairement il y a des contrats sans appel d'offres qui sont donnés.
M. St-Pierre Plamondon a établi un lien entre la présente situation et un épisode marquant de l'histoire politique canadienne. Pour moi qui ai travaillé comme avocat dans les poursuites découlant du scandale des commandites, ça ressemble à s'y méprendre au début du scandale des commandites, a-t-il lâché.
« Vous vous souviendrez [que] c'étaient des proches du Parti libéral qui s'en mettaient plein les poches avec des contrats qui, essentiellement, visaient à déstabiliser le Québec. »
Pour mémoire, les commandites sont un programme de financement illégal mis en place à la suite du référendum de 1995 par le gouvernement libéral de Jean Chrétien, qui détournait des fonds publics pour financer des opérations de relations publiques afin de discréditer l'idée de la souveraineté du Québec.
La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, a elle aussi été questionnée sur le sujet du chemin Roxham lors d'un événement de campagne, mais elle a été avare de commentaires.
Sans se prononcer sur la question de fond, elle a appelé à une meilleure collaboration entre les ordres de gouvernement. Il est important que le fédéral vienne soutenir [la province], parce qu'on sait que c'est le Québec qui prend en charge ces personnes, a-t-elle avancé.
Lors d'un point presse dans la région de Québec, Éric Duhaime a, comme son adversaire péquiste, appelé le gouvernement fédéral à fermer le chemin Roxham.