Chasseurs et chercheurs : le savoir inuit s’attaque aux changements climatiques
Radio-Canada
Une douzaine d’étudiants sont assis dans une salle de classe du Collège de l’Arctique du Nunavut, à Iqaluit, où ils commencent la deuxième année du Programme de technologie environnementale (PTE).
Sur une toile, à l’avant de la classe, une carte des glaces est retransmise sur un projecteur. Les étudiants sont attentifs, l’air pensif, car le sujet les préoccupe. Certains sourcillent pendant que d’autres prennent des notes, l’oreille tendue.
Essayons de trouver quelque chose qui ne sera pas touché par les changements climatiques dans le Nord, leur demande leur professeur, qui est aussi le directeur du programme, Jason Carpenter.
Un long silence s’ensuit, signe que la question est plus ardue qu’elle n’y paraît. Puis, enfin, une main se lève timidement.
Les roches?, demande un étudiant à voix haute.
Visiblement peu convaincue de sa réponse, une autre étudiante en profite pour saisir la balle au bond. Plutôt que d'être simplement recouvertes de glace et de neige, les roches seront plus souvent exposées à l'eau et à différents processus de corrosion, ce qui pourrait engendrer une érosion rapide, lui répond-elle.
Le groupe a l’habitude de ces échanges animés. Les étudiants y rendent compte de leurs observations sur le terrain, de leur réalité et de leurs préoccupations. En dehors des heures de classe, beaucoup d’entre eux sont aussi des chasseurs aguerris.
J’ai choisi ce programme parce que je sors régulièrement sur le territoire [pour] chasser et pêcher, explique Ian McDonald, un étudiant de deuxième année originaire d’Iqaluit.
Le programme a vu le jour à Iqaluit en 1987, avant même que le Nunavut ne forme un territoire, et compte aujourd’hui un peu plus de 230 diplômés. Ces derniers décrochent généralement des emplois qui gravitent autour de la conservation de la faune, de la gestion des ressources naturelles et de la protection de l’environnement.