
Changer l’image du football féminin, un plaqué à la fois
Radio-Canada
Les Victorias, l'unique équipe réginoise de football avec contact pour adolescentes, bousculent les préjugés que certains peuvent avoir envers le football féminin. Une fierté pour les joueuses, mais aussi pour l'équipe d'entraîneuses qui, pour la première fois, est composée exclusivement de femmes. La Fureteuse fransaskoise, Nicole Lavergne Smith, est allée à leur rencontre.
Au crépuscule, une trentaine de jeunes femmes et d'adolescentes se rassemblent sur le terrain arrière de l’école secondaire Balfour, à Regina.
Pour ces joueuses des Victorias, il s'agit d'un soir d'entraînement important : c’est l'une de leurs dernières pratiques avant le match final où elles affronteront les Lady Gridders de Yorkton.
La Fransaskoise Charisse Will-Lepage en est à sa première année avec l'équipe. Ses coéquipières et elle se concentrent, revisant pour une énième fois les stratégies qu'elles comptent utiliser pour déjouer leurs adversaires.
Pour la jeune Fransaskoise, le football avec contact lui permet de se défouler mieux que partout ailleurs.
À l’école ou ailleurs, c'est pas illégal, mais tu n’es pas supposée faire ça, le contact physique, explique-t-elle. J'aime pouvoir être agressive dans un sport où tu es supposée l'être.
Pour la première fois depuis la formation des Victorias, en 2018, toute l'équipe d'entraîneuses est formée par des femmes. Une fierté notamment pour les joueuses, mais aussi pour l'entraîneuse en chef, Claire Doré.
« Ce n’est pas que c'est un sport où les hommes viennent et expliquent le jeu aux filles. C’est qu'il y a des filles et des femmes qui sont capables de faire cet emploi. »
Claire Doré raconte d'ailleurs qu’il a fallu un certain temps pour que les autres entraîneurs et les arbitres s’habituent à la voir à la tête des Victorias. Ils cherchaient toujours l’homme. "Il est où le head coach?" Ils sont un peu surpris quand ils voient que [nous sommes toutes] des femmes et que c'est moi qui suis la cheffe.