Changer de voiture ou la conserver? Le dilemme d’un père endetté
Le Journal de Montréal
Daniel est technicien en informatique. Sa fille ayant des besoins particuliers, il a dû réduire ses heures de travail pour effectuer les transports à l’hôpital.
Même s’il partage les allers-retours avec la mère de l’enfant, dont il est séparé, Daniel n’a eu d’autre choix que de couper une journée de travail par semaine. «Cela a réduit du même coup mon salaire net à 3300$, une baisse de 600$ qui fait un gros trou dans mon budget», dit-il.
Il a la garde partagée de sa fillette de huit ans et paye une pension alimentaire mensuelle de 400$. Il participe aussi à diverses dépenses comme les frais de scolarité, les vêtements, les soins de santé, etc.
Au bout du compte, ses finances sont très serrées, et ce d’autant qu’il doit débourser chaque mois un paiement minimum de 800$ pour régler les soldes de ses deux cartes de crédit, pour un total de 20 000$. Il peine donc à joindre les deux bouts et affiche un déficit budgétaire mensuel de 600$.
Daniel a absolument besoin d’une voiture pour se rendre à son travail et effectuer le transport de sa fille vers l’hôpital. Actuellement, il possède un VUS 2020 dont le solde encore à payer est de 11 000$. Son taux d’intérêt est de 1,49% et la date d’échéance du prêt est en janvier 2025.
Avec des paiements mensuels de 770$, Daniel se demande s’il ne devrait pas acheter un nouveau véhicule moins coûteux et peu énergivore. Il craint également que son VUS, au fil des ans, ne commence à lui coûter cher en réparations et il préférait pouvoir compter sur un véhicule sous garantie.
Il est allé consulter le syndic autorisé en insolvabilité Jean Fortin et Associés pour obtenir des conseils à ce sujet et pour trouver des solutions à ses problèmes financiers.
Pierre Fortin, président du bureau de syndic, explique qu’une simulation a été effectuée avec une automobile plus petite. «Une Toyota Corolla 2023 se détaille actuellement à 30 200$ plus taxes. Avec un taux d’intérêt pratiqué actuellement de 6,39$, sur 60 mois, cela fait des paiements de 590$ par mois», illustre-t-il. À première vue, cela peut effectivement sembler avantageux, mais il vaut mieux y penser à deux fois...
Car dans quelques mois, le VUS de Daniel sera entièrement payé. «Cela lui permettra de libérer 770$ par mois dans son budget, une somme non négligeable. Bien sûr, il aura sans doute des réparations à effectuer avec le temps, mais en mettant de côté une partie du paiement mensuel économisé, il aura l’argent nécessaire pour les coûts d’entretien à venir », précise Pierre Fortin.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.