Changements climatiques: un leader mondial de l'observation de la Terre à Montréal
TVA Nouvelles
Le fédéral annonçait récemment une aide financière à une vingtaine d’entreprises afin d’encourager le développement d'applications novatrices conjuguant observation de la Terre et développement durable, et une des bénéficiaires est la montréalaise GHGSat, chef de file mondial en matière de télédétection à haute résolution des émissions de gaz à effet de serre.
Le grand patron de GHGSat, Stéphane Germain, nous a expliqué en entrevue que cette subvention lui permettra de couvrir «une portion des coûts du projet de développement de l’intelligence artificielle» de ses satellites. L’an dernier, en novembre, le gouvernement canadien avait déjà reconnu le leadership de l’entreprise en lui accordant, par le biais de Technologies du développement durable Canada, 20 millions $ «pour le perfectionnement du seul système satellitaire au monde de détection des gaz à effet de serre à haute résolution».
L’entreprise GHGSat, lancée en 2011, mesure les émissions de GES avec ses propres satellites en se concentrant sur la détection du méthane. Les données récoltées servent notamment aux opérateurs de sites industriels afin de leur permettre de déceler rapidement les fuites et d’adopter les mesures nécessaires à la réduction de leurs émissions.
Le méthane, principal composant du gaz naturel, contribue beaucoup au réchauffement planétaire. M. Germain précise qu’il est très difficile à détecter puisque cet hydrocarbure est incolore et inodore. «J’ai finalement répondu à un besoin urgent où différents acteurs seraient prêts à payer pour un service. Le méthane est ainsi devenu un marché cible de l’entreprise.»
Dans ce champ d’expertise, le président de GHGSat assure qu’il n’a pas de concurrents à l’horizon. «Nous sommes les seuls dans le monde à exploiter des satellites dans l’espace avec une telle précision de détection du méthane. C’est encore un marché de niche. Nous sommes convaincus que l’on peut avoir un très grand impact en réduisant les émissions dans le monde avec notre technologie conçue au Québec.»
GHGSat a en outre mis au point PULSE, une carte numérique mondiale montrant les concentrations de méthane relâchées dans l’atmosphère, mise à jour une fois par semaine, accessible au public sur son site web.
Il faut dire que le grand patron est animé par une passion de l’espace qui l’habite depuis longtemps.
«J’ai toujours adoré l’idée d’amener la technologie de l’espace au service de la Terre, nous a confié Stéphane Germain, précisant que son attrait pour l’espace remonte à ses cinq ans. J’ai aussi un grand intérêt pour l’environnement. Pendant plusieurs années, j’ai évolué dans ma carrière avec ce rêve, de combiner mes deux passions dans la même entreprise.»
L’entreprise montréalaise compte désormais une centaine d’employés à travers le monde, la plupart au Canada.