Ces Montréalais qui défendent le droit à la cession de bail
Radio-Canada
Familles, étudiants, retraités, immigrants… Ils étaient plus de 1500 manifestants, selon la police; autour de 4000, selon les organisateurs. Voici ce qu’ils avaient à dire, le temps d’une marche lancée à l'appel du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) et du Comité d'action de Parc-Extension (CAPE).
Soufia a immigré à Montréal du Maroc il y a 14 ans. Responsable d’un milieu familial à Villeray, elle est venue manifester avec sa fille, Amal, 12 ans, assise sur une chaise roulante.
J’habite dans mon logement depuis 13 ans, c’est un logement insalubre. On est allés devant un tribunal à trois reprises et on a gagné à chaque fois, mais le propriétaire abuse de notre gentillesse. Il n’a entrepris aucune des réparations exigées par le tribunal.
Le grand problème c’est le manque de logements sociaux. Ça fait trois ans que je cherche un logement accessible pour ma fille, parce que notre logement ne l’est pas. On a installé une rampe provisoire à la sortie de secours pour qu’elle puisse sortir, car elle a beaucoup de rendez-vous médicaux à l’hôpital. C’est dangereux et je suis toujours inquiète : si jamais il y a un incendie, comment vais-je faire pour sortir ma fille de là.
« Je suis quelqu’un qui a toujours été très impliquée dans la société, mais aujourd’hui c’est moi qui vit un problème de logement et je cherche une solution le plus rapidement possible. »
Avec l’inflation, la hausse des loyers, et mon salaire de travailleuse autonome qui ne change pas, je n’arrive pas à trouver un logement à un prix raisonnable. Et, en plus, plusieurs propriétaires n’acceptent pas de louer un logement à une personne handicapée. C’est de la discrimination, ça suffit! Il faut avoir des logements sociaux le plus rapidement possible, parce qu’on vit une situation très difficile, surtout les personnes qui sont en situation de handicap.
Ce n’est pas le rêve pour lequel on est venu vivre ici.
Logan est originaire de New York, où il travaillait comme urbaniste. Il dit être arrivé à Montréal, il y a 10 ans, pour fuir la cherté de vie devenue intenable dans sa ville natale.
J’ai quitté New York à cause du loyer qui augmentait, augmentait, augmentait… Cela a détruit tout ce qui faisait de cette ville un lieu où il fait bon vivre, comme l’art ou la culture. Et, là, on voit qu’à Montréal, les loyers sont devenus trop élevés, c’est pour cela qu’il faut garder les cessions de bail. [Sans cette mesure], je ne peux pas imaginer pouvoir rester ici ou fonder une famille.