Centres de données: il faut attirer les techniciens et ingénieurs de bâtiment spécialisés!
TVA Nouvelles
La pénurie de main-d’œuvre est ressentie partout au Québec alors qu’au premier trimestre de 2021, près de 150 0001 emplois étaient vacants. Le secteur des technologies de l’information n’en fait pas exception. Le gouvernement du Québec a d’ailleurs annoncé des montants de près de 20 millions $ en début d’année afin d’attirer des spécialistes dans ce domaine. Mais de combien de travailleurs et de quels talents aurons-nous besoin pour effectuer l’Offensive de transformation numérique (OTN) dans laquelle le gouvernement du Québec s’est engagé?
Cette transformation, visant le virage numérique des entreprises de l’ensemble des secteurs d’activité et des régions du Québec, engendrera pour plusieurs le passage à l’infonuagique.
La réputation de notre province comme terre d’accueil pour les centres de données n’est plus à faire : climat favorable et source d’énergie renouvelable sont parmi les facteurs qui poussent les entreprises à s’installer ici. Par conséquent, ce secteur en pleine expansion continuera à voir la demande et les besoins pour du personnel qualifié augmenter. Selon les prévisions d’Hydro-Québec, il y aura 14 000 travailleurs en centres de données en 2025.
Depuis quelques années, on vante l’attractivité de certaines professions dans les TI comme les scientifiques de données, les développeurs d’applications, les spécialistes de l’Internet des objets (IdO) ou les designers d’expérience utilisateurs (UX).
Or, on oublie de mettre de l’avant celles qui sont pourtant critiques au bon fonctionnement de l’infrastructure infonuagique — les techniciens et ingénieurs de bâtiments spécialisés en exploitation de centres de données. Et en l’absence de formations spécialisées, les professionnels ayant une expertise en ventilation, mécanique, électricité et électromécanique, ainsi que les frigoristes, possèdent tous des compétences recherchées par le secteur.
Il y a quelques années déjà que j’ai fait le choix de travailler en centres de données comme gestionnaire en sûreté d’entreprise. Je voulais assurer la protection des données d’entreprises et de sociétés, alors que le secteur était pressenti pour une croissance exponentielle. Mon rôle a depuis évolué, je m’occupe aujourd’hui de tous les volets opérationnels des centres de données. Je constate maintenant à quel point chacun a sa part à faire pour garantir la disponibilité sans interruption des services infonuagiques essentiels.
L’environnement d’un centre de données pose des défis qui nécessitent une créativité hors-pair : il faut réussir à effectuer notre travail — l’entretien complet des équipements — en environnement critique où la redondance des infrastructures est de mise pour offrir une disponibilité de service aux organisations et aux entreprises, petites et grandes, qui optent pour l’infonuagique. C’est donc un terrain de jeu idéal pour des professionnels créatifs et méticuleux.
Et avec la transition numérique qui s’intensifie, ces métiers deviendront de plus en plus en demande, et les formations professionnelles et universitaires devront refléter cette évolution. Alors que la pénurie de main-d’œuvre est au cœur des discussions dans tous les secteurs de l’économie québécoise, il faut faire la promotion de ces emplois techniques essentiels et inviter tous ceux intéressés par la maintenance des bâtiments à se projeter dans une carrière en centres de données.