Celsius : la CDPQ pourrait se tourner vers les tribunaux après avoir perdu 200 M$
Radio-Canada
La Caisse de dépôt et placement du Québec est à analyser les recours judiciaires qu'elle pourrait prendre contre la cryptobanque Celsius Network, qui a avalé un investissement de quelque 200 millions de dollars du bas de laine des Québécois.
Le président et chef de la direction de la Caisse, Charles Émond, n'a pas voulu donner de détails sur la nature des recours qu'il envisage, mais une chose est d'ores et déjà acquise : l'institution financière traite désormais cet investissement comme une perte sèche. Dans les circonstances, c'est un investissement que j'ai radié, a-t-il déclaré en conférence de presse mercredi, alors qu'il présentait les résultats du premier semestre 2022 de la Caisse.
De plus, les équipes de la Caisse qui ont procédé aux analyses et à la vérification diligente requise pour un tel investissement seront imputables de leurs décisions, a-t-il ajouté en réponse à une question en anglais sur le même sujet.
Celsius Network s'est récemment placée sous la protection de la loi américaine sur les faillites alors qu'elle s'est retrouvée avec un manque à gagner de 1,9 milliard de dollars américains dans son bilan.
Personne à la Caisse, moi le premier, n'est content du résultat de ce dossier. Mais ceci est une exception dans notre portefeuille de capital de risque, a dit M. Émond, faisant valoir que ce portefeuille affiche un rendement de 35 % depuis cinq ans.
Il a expliqué cet échec par une décision précipitée dans un contexte d'emballement dans les cryptomonnaies.
On est arrivés trop tôt dans un secteur qui était en transition avec une entreprise qui avait à gérer une croissance extrêmement rapide, même une crise de croissance, qui était en développement, qui s'est fragilisée financièrement juste avant la crise et tout ça a été trop rapide pour que la nouvelle direction puisse exécuter le plan [de redressement].
« Ce qui nous intéressait, c'était de saisir le potentiel de la technologie des chaînes de bloc et de contribuer également à réglementer ce secteur. »
Peut-être qu'on s'est plus concentrés sur le potentiel de l'entreprise que sur le statut actuel des choses, a-t-il reconnu. On savait qu'il y avait des défis par rapport à l'organisation de l'entreprise, la réglementation nécessaire, mais peut-être qu'on a sous-estimé le temps requis, les efforts requis compte tenu de la croissance très importante de l'entreprise.