Ce tract sur la vaccination des enfants contient des faussetés
Radio-Canada
Un tract intitulé Injection des enfants : êtes-vous informés? circule sur les réseaux sociaux depuis le mois de novembre, et s’est même retrouvé dans la boîte aux lettres de lecteurs des Décrypteurs. S’il semble fournir des informations sur des risques liés au vaccin contre la COVID-19, plusieurs d’entre elles sont fausses ou trompeuses, ou du moins nécessitent d’être remises en contexte.
Il est difficile de déterminer qui est à l’origine du document, mais une page sur la plateforme Substack, où on peut le consulter en version électronique et avoir accès aux sources des informations présentées, fournit des liens vers plusieurs groupes contestataires des mesures sanitaires.
Il est également difficile de mesurer sa portée : la page sur Substack a été partagée plus de 1200 fois sur les réseaux sociaux, mais l’image du tract a aussi été republiée par de nombreux comptes et pages, cumulant parfois des centaines de partages.
Décortiquons l’ensemble des informations mises de l’avant dans le document pour en vérifier le fondement.
Affirmation : Le taux de survie est de 99,998 % pour les 0-17 ans.
Vérification : C’est vrai, mais ce n’est pas seulement pour prévenir les décès que les enfants se font vacciner, selon la pédiatre et microbiologiste-infectiologue au Centre hospitalier universitaireCHU Sainte-Justine, Caroline Quach. C’est pas tant en termes de survie qu’en termes de complications. On ne peut pas ignorer le taux de syndrome inflammatoire multisystémique, explique celle qui est aussi membre du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ).
Cette inflammation extrême et généralisée associée à la COVID-19 touche environ 5,8 jeunes de moins de 19 ans sur 100 000, selon une étude de l’OMS (Nouvelle fenêtre). Ce taux pourrait toutefois être aussi bas que 2 sur 100 000, selon certaines études (Nouvelle fenêtre), ou encore aller jusqu’à 31 sur 100 000 chez les 21 ans et moins, selon une autre étude (Nouvelle fenêtre).
Il y a des enfants là-dedans qui vont aux soins intensifs. Ils s’en sortent, mais passer deux ou trois semaines aux soins intensifs, on ne peut pas prendre ça à la légère. On pourra aussi réduire la transmission communautaire et éviter des fermetures de classes, ajoute la Dre Quach.
C’est sans rappeler qu’en date du 10 décembre, 427 jeunes de 0 à 19 ans ont été hospitalisés en lien avec la COVID-19 au Québec, et que 72 de ceux-ci ont été admis aux soins intensifs.