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Ce danseur atteint d'une condition rare épate les maîtres à Révolution
TVA Nouvelles
Danser va au-delà des aptitudes physiques, l’impulsion de bouger son corps pour transmettre des émotions est plus forte que tout. C’est le message qu’a voulu faire passer Lazylegz, alias Luca Patuelli, dimanche soir, lors de la deuxième ronde de Révolution.
Danseur professionnel depuis plus de vingt ans, Lazylegz s’est fait connaître à travers le monde, malgré un handicap physique dû à l’arthrogrypose. Le danseur de 36 ans voit sa participation à l’émission comme une façon de prouver à tout le monde que si tu veux faire quelque chose, tu vas trouver les ressources pour le faire.
«La danse est pour tout le monde. Ce n’est pas nécessairement une technique, mais davantage l’expression de soi-même. J’ai envie de donner une voix à tous ceux qui ont un handicap pour les inciter à faire de la danse», a-t-il dit.
Adolescent, il a commencé par pratiquer la planche à roulettes. «Je faisais du skate sur mes genoux. J’avais créé mon propre style pour faire des figures différentes. Mais après une chirurgie pour corriger l’angle de mes jambes, je n’étais plus capable. C’était un moment très difficile de ma vie, parce que le skate était comme une échappatoire. Des amis avaient commencé à faire du break dance, ils m’ont amené à une compétition au centre-ville de Washington DC, où j’ai grandi. Je suis vraiment tombé en amour avec la danse.»
En 2016, à la naissance de sa première fille, Aura, Luca a pris conscience de son handicap, presque pour la première fois. «Grâce à mon entourage, j’ai grandi sans penser que j’étais handicapé, j’ai toujours fait ce que je voulais. Mais quand ma fille est née, j’avais de la difficulté à savoir comment m’adapter en tant que parent. J’étais un peu perdu à ce moment-là. Je continuais à faire des spectacles et des tournées, mais ça n’allait pas bien intérieurement.»
Sa femme Melissa l’a aidé à se sortir de cette dépression. «Elle m’a fait comprendre qu’être papa n’était pas différent d’avant. Je me sentais inquiet, notamment parce que je n’étais pas capable de tenir ma fille comme un papa normal. Je devais me mettre au sol pour la prendre dans mes bras, et je commençais à me sentir gêné. Ma femme m’a redonné confiance en moi.»
Mais cette période sombre lui a aussi permis de se reconnecter avec les raisons qui l’ont poussé à faire de la danse. «Même si on est différent, ce n’est pas négatif, on a tous des forces avec nos différences. Il faut juste prendre le temps de les découvrir.»
Pour son moment Révolution, Lazylegz a choisi une image très forte. Il était simplement debout, sans ses béquilles, ce qui a fait dire à Jean-Marc Généreux, en larmes: «La vie ne donne pas de cadeaux, tu as dansé ta vie. Tu es un être merveilleux.»