Ce Canada rêve encore d’autres exploits
Radio-Canada
EDMONTON – En voyant les Canadiens et les Mexicains sortir des vestiaires du stade du Commonwealth en noir et en blanc, mardi soir, un collègue avisé sur le plan chromatique se désolait qu’ils aient laissé de côté leurs traditionnelles tuniques rouges et vertes. L’occasion ratée, avec ce temps hivernal, de se faire un match de soccer de Noël.
Qu’importe. Les partisans canadiens en ont vu de toutes les couleurs, et ils ont reçu un sacré cadeau.
Il n’y a pas si longtemps, le milieu du soccer d’ici pestait contre le nouveau format des qualifications de la Coupe du monde. Le Canada, un peu à cause des circonstances, passait à un cheveu de Memo Ochoa d’obtenir un billet direct pour la dernière phase et devait emprunter le plus long chemin possible jusqu’à l’octogone.
Aujourd’hui, et pour au moins deux mois, le Canada trône au sommet de la CONCACAF.
Tout n’est pas joué, même si ça sent bon comme les beignes qu’on fait frire dans les corridors du stade du Commonwealth. Le Canada a encore six matchs en janvier et mars 2022, dont quatre sur les pelouses adverses. Ne vendons pas la peau de l’ours avant de lui avoir rivé les épaules au tapis pour le compte de trois, comme on tentait jadis de le faire à Calgary.
Mais ce que l’équipe canadienne masculine vient de faire, c’est énorme.
Le sélectionneur John Herdman ne s’en est jamais caché : en programmant ces deux matchs à Edmonton, Canada Soccer faisait le pari qu’une forteresse s’y érigerait. Que l’équipe utiliserait le moindre facteur à son avantage. Qu’aucun détail ne serait négligé.
Est-ce que tout a été parfait mardi? Absolument pas. On pourrait même avancer que les Mexicains se sont adaptés plus rapidement aux circonstances que les Canadiens – si on fait abstraction du fait que leur plan de match semblait plus concentré sur Alphonso Davies que sur leur propre attaque.
Sauf que le moment qui a fait basculer le match donne certainement l’impression que les circonstances y ont contribué. La surface synthétique influe nettement sur la trajectoire de la frappe d’Alistair Johnston. Peut-être est-ce à cause du froid, peut-être que non. Toujours est-il que Memo Ochoa est incapable de maîtriser pleinement le ballon. Cyle Larin saute sur le retour.