
CDN-NDG: un projet de terrain synthétique qui divise
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D’un côté, ceux pour qui l’ajout d’une infrastructure de qualité pour les jeunes sportifs est essentiel. De l’autre, ceux qui priorisent la protection d’un des rares espaces naturels de leur quartier. Un projet controversé de terrain synthétique multisport au parc MacKenzie-King scinde la communauté, tandis que l’arrondissement de Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce est pris en étau.
«On considère que c’est sacrifier une zone naturelle, s’insurge Line Bonneau, résidente du quartier. Si on est en transition écologique, il va falloir commencer à protéger nos terrains naturels.»
Il y a un grand déficit d’espaces verts à Côte-des-Neiges, explique Mme Bonneau, sans nier le manque d’infrastructures sportives. Les parcs du quartier se comptent sur les doigts d’une main.
«La mairesse [Gracia Kasoki Katahwa] qui parle de la transition écologique comme le défi de notre génération, je veux bien y croire. Mais si l’arrondissement continue de prendre les mêmes décisions que celles qui étaient prises dans les années 70, on n’y arrivera pas vite, à la transition écologique», déplore celle qui milite pour la protection du boisé Dora-Wassermann, situé dans le parc MacKenzie-King.
Depuis son dévoilement dans le budget de l’arrondissement en octobre 2022, des citoyens ont questionné l’administration de Projet Montréal sur le terrain synthétique à chaque conseil d’arrondissement. Les élus se prononceront officiellement sur le projet, estimé à 5 M$, à la prochaine séance du conseil, le 5 juin.
Côte-des-Neiges compte 55,4% de la population de l’Arrondissement, mais seulement trois de ses 16 terrains de soccer. On y retrouve qu’un seul terrain synthétique, celui du parc Martin-Luther-King, pour 96 935 citoyens.
«Le seul terrain synthétique qu’on a est utilisé à sa surcapacité», résume la mairesse de Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce, Gracia Kasoki Katahwa.