Cartel du pain: une saga qui dure depuis près de sept ans
TVA Nouvelles
Loblaw a jeté un pavé dans la mare en 2017 en avouant avoir participé à un stratagème de fixation du prix du pain avec d’autres entreprises du secteur de l’alimentation. Voici les principaux moments de cette saga qui dure depuis près de sept ans.
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Loblaw largue une véritable bombe en avouant avoir participé pendant 14 ans, entre 2001 et 2015, à des activités illégales de fixation des prix, avec sa filiale, la boulangerie Weston. L’entreprise affirme en même temps que cinq autres entreprises sont dans le coup, dont les gros joueurs Metro, Walmart et Sobeys. En échange de sa collaboration, Loblaw a reçu une immunité contre les poursuites.
Le Bureau de la concurrence rend public son rapport et dévoile les détails de l’entente secrète entre les épiciers. On y apprend que deux systèmes de collusion fonctionnaient en parallèle: d’un côté, Canada Bread et Weston s’entendaient sur des hausses de 7 cents du prix du gros, avec l’approbation des détaillants; de l’autre, un groupe de détaillants qui comprend Loblaw, Walmart, Sobeys, Metro et Tigre Géant convenait d’une hausse de 10 cents.
Loblaw commence à distribuer des cartes-cadeaux de 25$, échangeables dans ses magasins, pour s’excuser d’avoir participé à arranger les prix du pain. Au terme d’une action collective, l’entreprise distribuera d’autres cartes de 25$. «C’était une initiative de Loblaw pour redorer son image», résume Pierre Larouche, expert en droit de la concurrence. Au total, cette opération aura coûté 96 millions à Loblaw, une somme déduite du règlement de 500 millions $ annoncé jeudi.
L’entreprise Boulangerie Canada Bread, qui appartenait à l’époque aux Aliments Maple Leaf, reçoit une amende de 50 millions $ pour avoir participé au stratagème de fixation des prix. Les responsables de l’entreprise ont commencé à collaborer avec les autorités en 2017 après avoir pris connaissance des allégations, alors que ceux qui étaient en poste au moment des faits avaient depuis quitté l’entreprise.
Loblaw accepte de payer 500 M$ afin de régler un recours collectif, un montant de «catégorie de ligue majeure» selon Pierre Larouche. Rien n’est encore réglé toutefois concernant les cinq autres entreprises visées par la requête et montrées du doigt dans le rapport de 2018. L’enquête du Bureau de la concurrence se poursuit. Les modalités du versement des compensations découlant de l’entente avec Loblaw seront connues d’ici la fin de l’année, selon le bureau d’avocat derrière l’action collective.
«Ce type de comportement est inacceptable et n’a pas sa place au sein de notre entreprise ni au sein du secteur canadien des magasins d’alimentation.» – Galen G. Weston, président de Loblaw, en 2018.