Caroline Monnet à l’Expo World Press Photo pour montrer la femme autochtone autrement
Radio-Canada
Choisie comme porte-parole de la 15e Expo World Press Photo de Montréal, l’artiste anichinabée Caroline Monnet présentera aussi une exposition de photos de femmes autochtones en parallèle de cet événement qui présente chaque année le meilleur de la photographie professionnelle mondiale.
Née d’une mère anichinabée et d’un père français, Caroline Monnet est une artiste multidisciplinaire qui s’exprime à la fois par la sculpture, la peinture, la photo et le cinéma. On lui doit notamment le film Bootlegger, qui a décroché plusieurs nominations au dernier Gala Québec Cinéma.
Quand l’Expo World Press Photo de Montréal lui a demandé d’être sa porte-parole cette année, c'est notamment la photo lauréate du prix World Press Photo en avril dernier qui l’a poussée à dire oui.
Pris par la photographe canadienne Amber Bracken, ce cliché montre des robes rouges accrochées à des croix sur le site d’un ancien pensionnat pour Autochtones de Kamloops, en Colombie-Britannique.
C’est une photo extrêmement forte qui m’a beaucoup interpellée, explique Caroline Monnet. C’est un sujet qui me touche profondément.
L’artiste voit aussi dans l’Expo World Press Photo de Montréal une belle vitrine pour son travail et une opportunité de rejoindre des personnes du grand public pour qui l’art contemporain reste un milieu peu connu.
Caroline Monnet leur fera découvrir son exposition inédite Ikwewak (Femmes), qui a pour ambition d’offrir une autre représentation de la femme autochtone que celle romancée issue de la colonisation.
La femme autochtone a toujours été présentée de manière très anthropologique, par un regard masculin et blanc, la montrant passive devant l’appareil photo en train de faire des tâches artisanales, ou comme une victime dans les médias, déplore-t-elle.
Ce n’est pas du tout ce que je souhaite montrer, car ce ne sont pas les femmes fortes, fières, excentriques ou élégantes que je connais dans mon entourage.