Carnage et destruction à Gaza: les Occidentaux devraient-ils sanctionner Netanyahou comme ils l’ont fait avec Poutine?
Le Journal de Montréal
L’offensive militaire que mène Benyamin Netanyahou dans la bande de Gaza depuis bientôt un an ne peut pas être dissociée de la guerre de conquête que Vladimir Poutine a déclenchée en Ukraine en février 2022, selon un analyste.
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Bien qu’il admette d’emblée que la comparaison entre les deux dirigeants le «heurte», l’écrivain et ancien officier militaire Guillaume Ancel croit que les Occidentaux devraient imposer des sanctions au premier ministre israélien comme ils l’ont fait au président russe au début de son opération de «dénazification» de l’Ukraine.
«Comme Poutine dans sa guerre "de libération" de l’Ukraine, Netanyahou provoque des pertes civiles massives et répétées dans des proportions qui ne font plus douter de l’absence du ciblage de ses frappes. Des crimes de guerre répétés et délibérés même si ces deux dirigeants aiment affirmer le contraire», soulève M. Ancel dans un billet sur son blogue Ne pas subir.
L’ancien officier ne fait cependant pas cette affirmation sans nuancer sur le contexte dans lequel les deux conflits ont été déclenchés. D’après lui, il était «légitime» qu’Israël organise une réponse armée à l’attaque terroriste du Hamas orchestrée le 7 octobre dernier. Rappelons que cette offensive mise en œuvre principalement par les Brigades Izz al-Din al-Qassam – une branche armée du Hamas – a fait près de 1 400 morts et disparus, «essentiellement des civils sans défense», précise l’analyste.
Depuis, le premier ministre israélien a exercé sa vengeance «démesurée et infâme» dans l’enclave palestinienne, mais «Netanyahou n’a jamais eu le droit de ravager la bande de Gaza ou des camps de réfugiés en Cisjordanie au prétexte de s’attaquer à des "terroristes" qu’il assimile en réalité à la population palestinienne», soutient M. Ancel.
«Avec plus de 9 victimes collatérales pour 1 cible visée, avec plus de 80% des infrastructures détruites ou endommagées sur Gaza, l’opération Netanyahou est un carnage sans comparaison avec des opérations antiterroristes comme l’élimination du chef du Hamas à Téhéran qui n’avait fait que deux morts, ce dernier et son garde du corps», constate le spécialiste qui suit constamment les situations géopolitiques à travers le monde.