Capteurs de CO2 en classe : « on est équipés, tout est en place », assure le ministre
Radio-Canada
« La rentrée qui s’en vient est la plus belle en temps de COVID, c’est-à-dire que cette fois-ci, les travaux ont été faits et les outils de mesure de résultats sont installés et fonctionnels », dit le ministre de l'Éducation Jean-François Roberge, à deux semaines du retour en classe des élèves québécois et du déclenchement probable des élections provinciales.
Après des retards de livraison et des irrégularités dans les premiers relevés des niveaux de dioxyde de carbone, Québec indique que les 90 000 détecteurs promis ont été installés non seulement dans toutes les classes du Québec, mais aussi sur les murs des cafétérias, des gymnases, des salles communes et des couloirs des établissements scolaires.
Ces lecteurs enregistrent le taux de CO2 expiré dans une pièce, la température et le taux d'humidité. Puisque le coronavirus se transmet par de fines gouttelettes diffusées dans l'air, ces outils de mesure du CO2 renseigneront le personnel scolaire sur la nécessité d'aérer les espaces intérieurs pendant la journée afin d'éviter les contaminations virales.
S’il y a des problèmes [d’aération], on le saura en temps réel dans les écoles, et les centres de services scolaires seront capables d’agir, a expliqué le ministre de l’Éducation à deux semaines de la rentrée des classes.
Les données des capteurs sont numérisées toutes les cinq minutes et transmises à un bureau qui centralise les résultats pour établir un suivi sur l'état de l'aération dans les écoles. C’est enregistré dans le programme, une moyenne est faite entre 8 h et 16 h pour les moyennes journalières, ajoute Annie Bourgeois, directrice adjointe du Service des ressources matérielles de la Commission scolaire de Montréal.
La cible provinciale a été établie à 1000 ppm [nombre de parties par million]. Ce sont des indicateurs d’une excellente aération, soutient le ministre Roberge, dont la décision repose sur les recommandations des experts de l’INSPQ, d’ingénieurs en bâtiment et d’Ali Bahloul [spécialiste en ventilation industrielle et en qualité de l'air intérieur].
Le ministère de l’Éducation explique qu'il privilégie la ventilation naturelle, soit l’ouverture des fenêtres, même en hiver. L’objectif, ce n’est pas de faire passer l’air à travers un filtre [mais] de changer l’air, de ventiler, d'aérer, donc de faire sortir l’air vicié et de faire entrer de l’air propre de l’extérieur. C’est quand on fait ça qu’on atteint la cible gouvernementale de 1000 ppm et moins, a fait valoir le ministre Roberge en entrevue avec Radio-Canada.
En juin, cette norme était atteinte dans plus de 95 % des locaux mesurés, a assuré le ministre.
Les données citées en exemple sont toutefois perçues comme une moyenne mobile par des parents d'élèves. Certains reprochent au gouvernement caquiste de faire de belles statistiques et de présenter un bilan positif en campagne électorale.