Capter le CO2 pour l’inclure au béton, la spécialité d’une entreprise d’Halifax
Radio-Canada
Accélérer la captation et l'utilisation du dioxyde de carbone est l’une des solutions mises de l'avant dans le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, qui a été dévoilé lundi. C'est d'ailleurs ce que fait depuis 10 ans l'entreprise CarbonCure, à Halifax, qui utilise ce gaz à effet de serre pour fabriquer du béton.
Le point de départ du travail des employés du laboratoire de CarbonCure est un réservoir métallique rempli de dioxyde de carbone sous forme gazeuse ou liquide. La substance est aussitôt transformée en poudre, explique l’un des techniciens, Adam Meade.
La poudre est ensuite ajoutée au mélange qui compose le béton.
La réaction entre le dioxyde de carbone et le ciment crée du carbonate de calcium, ce qui rend le béton plus solide.
CarbonCure compte 50 employés à Halifax. L’entreprise est née de travaux de recherche menés à l'Université McGill, relate son vice-président au développement des technologies, Sean Monkman.
On souhaitait améliorer la durabilité du béton en utilisant du dioxyde de carbone, ajoute-t-il.
De nos jours, l'entreprise compte quelques centaines de clients qui ajoutent du dioxyde de carbone à leur béton. Cela permet d'emprisonner ce gaz à effet de serre et de réduire la pollution liée à la production de ciment.
Comme l'injection de dioxyde de carbone rend le béton plus solide, les constructeurs peuvent réduire de 4 % à 6 % leur utilisation de ciment, souligne Sean Monkman. Et la production de ciment, l’une des composantes du béton, représente environ 7 % des émissions industrielles de dioxyde de carboneCO2.
Il s'agit d'une captation pertinente du dioxyde de carbone qui ne devrait surtout pas servir à justifier de nouvelles émissions, estime le chercheur Simon Langlois-Bertrand, à l’Institut de l'énergie Trottier de Polytechnique Montréal.