
C’est quoi l’buzz de se marier en 2022?
Métro
L’apparition régulière de photos de mariage sur votre Instagram ne signifie pas que tout le monde a recommencé à se marier, bien au contraire. Au Québec, la tendance est à la baisse, et ce, depuis des décennies. Mais encore en 2022, des couples résistent encore et toujours à cette tendance. Pourquoi?
C’est un fait qui ne surprendra pas grand monde: au Québec, on se marie moins aujourd’hui qu’il y a 50 ans. En 1972, l’Institut de la statistique du Québec enregistrait pas moins de 53 967 mariages, ce qui donnait à la province un taux de nuptialité de 8,7 pour 1000. En 2019, ce taux était descendu à 2,6 pour 1000, puis à 1,3 en 2020 (pandémie oblige), avant de remonter à 1,7 en 2021, année où 14 708 mariages ont eu lieu.
En 2022, bien que les chiffres n’aient pas encore été dévoilés, on pourrait voir un mini boom du nombre de mariages, considérant tous ceux qui ont dû être reportés pendant les deux dernières années. Mais d’après la sociologue Annie Cloutier, spécialiste de la sociologie du couple et de la famille, la tendance retournera fort probablement à la baisse dans les prochaines années.
Les raisons de ce déclin d’intérêt pour l’union sacrée du mariage au Québec sont avant tout historiques. Dans les années 1960, avec la Révolution tranquille, le Québec a tourné le dos à la religion. De tradition catholique, la province jusque-là très religieuse et patriarcale est soudainement devenue laïque et progressiste, le mariage perdant progressivement de son importance.
«Étouffée par des normes strictes, la population québécoise a senti le besoin de tout envoyer promener d’un coup», explique Annie Cloutier. Pour celles et ceux qui se marient aujourd’hui, il existe donc une multitude de façons de célébrer leur union.
«Avant, ça se passait forcément à l’église. Ensuite, il y avait une fête et il fallait absolument inviter toute la famille, rappelle Annie Cloutier. Maintenant, on peut se marier de toutes sortes de façons, de manière très personnalisée. N’importe qui peut demander une licence pour marier ses amis et le mariage non religieux est reconnu par l’État.»
L’acceptation sociale par rapport aux couples non mariés a d’ailleurs évolué plus vite ici que dans le reste du Canada.