Bureaucratite et commissionite dans les CHSLD
TVA Nouvelles
D’emblée, je compatis beaucoup avec tous les gens qui ont perdu un parent ou un proche dans les CHSLD au cours de la première vague de la COVID-19. Par ailleurs, il existe deux autres maladies dans ces institutions. Ce sont la bureaucratite et la commissionite.
Comme un coup de tonnerre soudain, le gouvernement a été pris au dépourvu et il est probable qu’il a été obnubilé par les problèmes dans les hôpitaux : urgences débordées, unités de soins intensifs trop petites et mal équipées, entre autres, et transfert de patients en CHSLD, eux-mêmes en pénurie de personnel, en manque d’équipements de protection adéquats, sans formation en prévention et en refusant l’accès aux proches afin d’éviter une contagion encore plus importante.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux est une grosse machine qui ne bouge pas vite (bureaucratite). Quand on y pense bien, on retrouve les mêmes problèmes que dans le système de santé en général : pénurie de personnel et main-d’œuvre épuisée, équipements inadéquats, et surtout manque d’organisation. Malgré les différents gouvernements, rien n’est encore réglé. Cependant, il est facile de blâmer l’État, mais rares sont les partis politiques qui ont offert des solutions pratiques à ces problèmes.
La maladie a plusieurs rechutes : rapports du commissaire à la santé, de la coroner (pas encore terminé) et de la protectrice du citoyen. Comme ce n’est pas assez, le PQ et QS en demandent encore plus. La maladie semble, elle aussi, contagieuse. Qu’auraient fait les autres partis politiques dans la même situation ? Qu’ont-ils suggéré pour améliorer le système ?
Critiquer, c’est facile ; créer, agir, beaucoup plus difficile.
Encore une fois, on se retrouve avec la bonne vieille politique du modèle de l’adversaire au lieu de travailler en collaboration et faire en sorte que de telles situations ne se produisent plus. En 1976, le célèbre chroniqueur scientifique, Fernand Seguin, a écrit qu’au Québec, quand on a un problème, on fait une réunion, on forme un comité, on crée une commission et on dit que c’est fait : nous vivons dans une société sous-développée, écrivait-il. Plus ça change, plus c’est pareil.
J’ai lu et relu à plusieurs reprises les 27 recommandations du rapport de la protectrice du citoyen. On parle beaucoup de mettre en place, entre autres, une politique en matière d’évaluation et de gestion des risques, de formaliser les mécanismes de concertation et de communication, de mettre en œuvre un plan détaillé de renforcement de la capacité des CHSLD et un comité-conseil et de vigie permanent. On retrouve donc une majorité de recommandations administratives. Pour le pratico-pratique, c’est beaucoup moins clair. Dans les journaux consultés, on retrouve principalement la recommandation suivante : « Instaurer des commémorations annuelles des victimes de la COVID-19 ». Il faut vraiment se questionner sur cette recommandation. Un autre congé férié en vue ?
Enfin, j’ose proposer quelques solutions pratico-pratiques. À court terme :
À long terme :