Budget Freeland : le fédéral accusé de défavoriser les Autochtones en milieu urbain
Radio-Canada
Le budget fédéral présenté jeudi par la ministre des Finances, Chrystia Freeland, alloue seulement 50 millions de dollars pour la santé des Autochtones qui vivent en milieu urbain, alors que les communautés, elles, recevront 2,5 milliards, déplore le relationniste du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec (RCAAQ), Armand MacKenzie.
Cela équivaut, pense M. MacKenzie, à une privation presque totale de soins de santé.
Il aurait aussi souhaité que les centres d’amitié autochtones soient reconnus comme des fournisseurs de services de santé pour les Autochtones vivant en milieu urbain, afin que ces organismes puissent recevoir un financement permanent, stable et souple pour leurs activités auprès des membres des Premières Nations qui vivent hors réserves.
Selon les chiffres du recensement de 2016, 55 % des Autochtones du Québec vivent en milieu urbain, et cette proportion est en croissance.
Or, la plus grande part du financement destiné aux Autochtones du budget fédéral ira dans les communautés elles-mêmes, c’est-à-dire dans les réserves. Les personnes résidant en ville ne recevront quant à elles qu’une petite partie du financement, dénonce M. MacKenzie.
Il y a un mouvement démographique important vers le milieu urbain, indique-t-il. Il faut donc que le gouvernement fédéral revoie le paradigme du financement pour les Autochtones, croit-il.
Les Autochtones qui vivent en milieu urbain sont tout aussi concernés par la protection de l'enfance, les pensionnats ou la santé, bien qu'ils ne bénéficient pas des mêmes fonds que les communautés, souligne M. MacKenzie.
« En excluant de manière systémique les Autochtones en milieu urbain, on ne règle rien. »
La lettre de mandat de la ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, stipulait que cette dernière devait contribuer à travailler avec les organismes fournissant des services adaptés aux besoins des populations autochtones en milieu urbain, rappelle M. MacKenzie.