Budget fédéral : la marge de manœuvre de Chrystia Freeland
Radio-Canada
La ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, qui a présenté en 2021 un budget sous le signe de la relance économique, devrait en principe déposer aujourd’hui un budget teinté de nouvelles dépenses, notamment dans la défense nationale, et marqué par une perte du pouvoir d’achat des contribuables.
Le portrait économique a beaucoup changé depuis le dernier budget d’Ottawa, qui contenait une série de mesures visant à stimuler la croissance économique, à aider les travailleurs et les chômeurs, à lutter contre la pandémie et, bien sûr, à mettre sur pied un réseau de garderies à 10 $ par jour.
Un an plus tard, l’économie s’est remise en marche, et le Canada doit composer avec une flambée du prix du baril de pétrole, une hausse significative du panier d’épicerie, une inflation jamais vue en 30 ans, une pénurie de main-d’œuvre exacerbée, une sérieuse crise du logement, sans oublier les effets de la guerre en Ukraine.
Chrystia Freeland, qui déposera vers 16 h à la Chambre des communes le premier budget du gouvernement libéral de Justin Trudeau depuis sa réélection, dispose toutefois d’une certaine marge de manœuvre pour faire ses choix, puisque le déficit devrait être moins élevé que prévu.
Le directeur parlementaire du budget (DPB) déclarait au début du mois de mars qu’il prévoyait un déficit de 47,9 milliards de dollars pour le prochain exercice financier en raison de recettes fiscales plus élevées que prévu. Le ministère des Finances prévoyait en décembre que le déficit s’établirait à 58,4 milliards de dollars au début d’avril, ce qui représente un écart de 10,5 milliards de dollars.
Le gouvernement Trudeau pourrait être tenté d’investir dans la défense nationale. CBC News rapporte que 8 milliards de dollars de nouvel argent seraient consacrés à ce créneau.
Il faut dire que la guerre en Ukraine affecte l’inventaire des Forces armées canadiennes. Le Canada a envoyé armes, munitions, appareils et équipements divers aux troupes ukrainiennes pour combattre l’envahisseur russe. Ce conflit a par surcroît mis en lumière une possible menace russe dans l’Arctique.
De plus, Ottawa est mis sous pression par ses partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pour consacrer au moins 2 % de son produit intérieur brutPIB à son budget militaire. À l’heure actuelle, le gouvernement fédéral y consacre l’équivalent de 1,4 % de son produit intérieur brutPIB. Nous allons augmenter nos dépenses en défense, a récemment affirmé la ministre Anita Anand.
D’ailleurs, le premier ministre annonçait le 28 mars dernier que son gouvernement entamait les négociations finales avec le constructeur américain Lockheed Martin pour acquérir 88 appareils F-35. Rien que pour remplacer les CF-18, qui sont âgés de 40 ans, Ottawa s’attend à dépenser près de 20 milliards de dollars.